Disparition des imitateurs
On a su hier que l’imitateur Pascal Brunner était mort la veille, d’un cancer, à l’âge de 51 ans. Il fumait trop, et ça ne pardonne pas. En tout cas, je n’ai pas été trop surpris que ce qu’on en a dit à la radio était faux : aussi bien RTL que France Inter se sont donné la main pour dire qu’il avait débuté dans l’émission de Laurent Ruquier Rien à cirer, en septembre 1991 sur France Inter. Eh bien non ! C’était un an plus tôt, dans Le vrai-faux journal, qu’avait créé le cher Claude Villers, et qui, durant trois quarts d’heure, entre midi et midi quarante-cinq, faisait une parodie des journaux radiophoniques, en se moquant de tout le monde, y compris de Jean-Luc Hees, qui servait de tête de Turc à ce petit monde plein de talent (Ruquier et Brunner, mais aussi Isabelle Motrot, Virginie Lemoine et Laurent Tastet). D’ailleurs je vous en avais parlé il y a deux ans. Plus aucun, sauf Ruquier, n’a persisté dans l’humour. Mauvais signe.
Brunner n’a pas continué après Rien à cirer, et il a émigré à la télévision, sur France 3, pour une émission que je n’ai jamais regardée, et où il ne faisait plus d’imitations, Fa si la chanter. Il faut remarquer qu’après Rien à cirer et l’émission qui lui a succédé, Rien à voir, qu’animait Laurence Boccolini – la pauvre s’est fait virer en février 2000, pour « vulgarité » –, il n’y a plus eu le moindre imitateur sur France Inter, sauf dans une émission hebdomadaire d’Yves Lecoq, le dimanche matin, pendant un an seulement. Le dernier dans Rien à voir fut Jean-Éric Bielle, qui avait commencé chez les Guignols de Canal Plus, et qui a disparu des ondes du jour au lendemain. Aujourd’hui, il est scénariste, car il était d’un des rares imitateurs à savoir écrire.
Bizarrement, deux ans avant Brunner, c’est Frédéric Lebon qui est mort, à 47 ans. Il était spécialisé dans les voix féminines, et il était stupéfiant de perfection. Lui aussi avait travaillé dans Rien à cirer – comme tout le monde –, et j’étais allé le voir au Point-Virgule. Son spectacle était très bon.