Les acteurs dans « Engrenages »

Publié le par Yves-André Samère

Je projetais de dire quelques mots sur les acteurs du feuilleton Engrenages, produit par Canal Plus. Mais d’abord, une précision : lancé en 2005 à partir du mardi 13 décembre, et diffusé hebdomadairement jusqu’au 3 janvier suivant à raison de deux épisodes par soirée, il n’a repris que le 12 mai 2008, toujours au même rythme. Par conséquent, une pause de plus de deux années avant la reprise. Puis nouvelle pause de deux ans, avec la saison 3 débutant le 3 mai 2010, et se terminant le 7 juin, donc après douze épisodes au lieu de huit. C’est d’ailleurs la saison la plus intéressante, à mon avis. Après cela, plus de deux ans d’attente pour la saison 4, qui commence le 3 septembre 2012, toujours pour douze épisodes, la cinquième et dernière n’ayant débuté que le 10 novembre 2014 pour se terminer le 15 décembre, tout récemment par conséquent, et sur l’épilogue un peu bâclé d’une saison médiocre – les méchants, un trio de filles plutôt masculines, n’y faisaient pas le poids.

Ce rythme de fabrication, plutôt lent, contraste avec le travail habituel à la télévision, où le tournage d’un téléfilm d’une heure et demie occupe généralement trois semaines. Or, dans le cas de cette production, chaque épisode ne dure qu’entre cinquante et cinquante-cinq minutes.

Les acteurs, je l’ai mentionné, sont très bons, et... très nombreux (j’en ai dénombré 290), car chaque saison implique un renouvellement complet des personnages secondaires, au point que le passage de la première à la deuxième saison mettait le spectateur un peu mal à l’aise : qu’est donc devenu le protagoniste le plus intéressant, ce garçon riche et influent, un peu voyou mais charismatique, lequel prêtait son appartement à son ex-camarade d'études, le procureur adjoint Pierre Clément, celui qui va abandonner son métier pour devenir avocat ? (Celui-ci devait mourir, tué par un truand, quatre épisodes avant la fin du feuilleton – circonstance assez inhabituelle pour un personnage de premier plan)

Ces acteurs sont d’abord deux femmes dotées de forte personnalité, Caroline Proust dans le rôle du « capitaine » Laure Berthaud (sic pour ces grades ridicules, inspirés par les États-Unis) et le seul personnage présent dans tous les épisodes, et Audrey Fleurot, l’avocate cynique et pourrie Joséphine Karlsson, qui ne s’amendera qu’en tombant amoureuse du Pierre Clément cité plus haut. Chez les hommes, celui qui domine la distribution est le titulaire du rôle de juge d’instruction inébranlable et incorruptible, donc mal vu de sa hiérarchie, François Roban, joué par un excellent acteur dont le public ne retient jamais le nom, sans doute trop banal : Philippe Duclos. Lui « crève l’écran », comme on dit. Ces quatre-là forment le noyau de base, complété par deux personnages de policiers constamment présents, et que jouent Fred Bianconi et Thierry Godard.

Mais il y a les personnages qui n’apparaissent que dans un seul épisode, comme Olivier Saladin, ou une seule saison, sauf exception, et je retiendrai l’interprète de l’assassin de la meilleure saison, la troisième, un émigré mexicain sunommé « le boucher de la Villette », dont on n’est pas certain au départ qu’il est bien coupable, et que joue un très bon acteur pratiquement inconnu, Misha Arias De La Cantolla. On ne l’a guère vu que là, puis dans un petit rôle d’un film resté confidentiel et dont le titre ne dit rien à personne, Clara s’en va mourir. Il fait surtout du théâtre. J’ai remarqué également, dans le rôle d’un jeune voyou tchétchène, le Français Johan Libéreau, bon comédien qui fut en 2007 la vedette d’un film d’André Téchiné, Les témoins, puis de Voie rapide en 2011, avant de tomber, malheureusement, dans les courts métrages. Et Ymanol Perset, dans quatre épisodes de la saison 4, avec le rôle d’un petit voyou repenti. Enfin, en avocat verreux, Daniel Duval qui jouait toujours les méchants, et qui est mort il y a un peu plus d’un an.

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