Moïse trop crédule

Publié le par Yves-André Samère

Vraiment, j’ai honte ! Moi qui ai lu intégralement la Bible et qui ai commenté ses incohérences dans, à ce jour, quarante-trois articles (et ce n’est pas fini), moi qui ai dû voir vingt fois Les dix commandements de Cecil B. DeMille et ne m’en suis jamais lassé, comment ai-je pu laisser à Philippe Geluck le soin de relever cette formidable ineptie de « Dieu » remettant à Moïse les Tables de la Loi sur le Mont-Sinaï ?

Dans son livre Peut-on rire de tout ?, où il se moque « de Dieu, des riches, des vieux, des cathos, des homos, des Arabes, des Belges, de soi », e qutti quanti, Geluck remarque en effet ceci : « Moïse a cru que Dieu lui dictait la Torah au pied du mont Sinaï. Or, s’il avait réfléchi plus loin que le bout de son nez, il se serait peut-être demandé pourquoi Dieu, qui avait été capable de tout créer en six jours, avait besoin d’une sorte de dactylo pour prendre note du mode d’emploi alors qu’il lui aurait suffi de dire “Que la Torah soit !” et la Torah aurait été, même en plusieurs exemplaires, même en plusieurs langues, même reliée en peau de chameau tannée, s’Il avait voulu ». Il en conclut que, « sur ce malentendu, tout ce qui suivit se mit à déraper et le peuple juif commença à se prendre le melon, prétendant que Dieu lui avait parlé, qu’Il l’avait élu au premier tour et qu’Il lui cédait un terrain avec bail emphytéotique pour s’y installer définitivement ».

 

(NB : emphytéotique est un mot savant qui qualifie un bail à très long terme, en général de 99 ans. Ce qui semble contredire l’expression de Geluck « pour s’y installer définitivement ». Et vlan dans tes dents, Geluck, ça t’apprendra. Sans compter que « réfléchir plus loin que le bout de son nez », ça ne veut rien dire non plus)

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