Nos présidents et la musique
On ne s’étonne pas du triste état dans lequel se trouve en France l’enseignement (et le goût) de la musique, lorsqu’on balaye du regard le panorama des présidents de la Cinquième République. Remontons le courant.
Hollande ne s’intéresse ni au théâtre, ni au cinéma, ni à la littérature, ni à la musique. Rien ! Seule l’attire la politique, qui lui garantit le Pouvoir et le succès auprès des femmes, ses seules passions.
Sarkozy ne voyait que des pièces de boulevard, de préférence avec Christian Clavier. Il a tenté de répandre le bruit que le cinéma de Visconti et de Dreyer le passionnait, ce qui a fait rire le pays entier. Il ne lisait rien, et surtout pas La princesse de Clèves ! Quant à la musique, seule l’attirait les chansonnettes de sa troisième femme, par chance aphone.
Chirac ne lisait pas, n’allait ni au théâtre ni au cinéma, et faisait dire qu’il n’appréciait que la musique militaire. Qu’on le croit ou non – je ne le crois pas –, c’est un indice.
Mitterrand détestait la musique. Il ne s’intéressait qu’aux livres, de préférence écrits par des auteurs de droite.
On n’a jamais su à quoi s’intéressait Giscard, hormis la chasse en Afrique. Son seul rapport connu avec la musique est son souhait de changer le rythme de La Marseillaise.
Les Pompidou – car il s’agissait d’un binôme – s’intéressaient à la peinture moderne (Vasarely), à l’architecture moderne (le centre qui porte leur nom), un peu au cinéma moderne (après son éjection de l’Hôtel Matignon, Monsieur a écrit dans un journal une critique de L’astragale, un film avec Marlène Jobert), et à la musique moderne (nomination de Pierre Boulez à la tête de d’IRCAM ; vous fredonnez du Pierre Boulez en prenant votre bain ?).
De Gaulle ne devait connaître que La Marseillaise (« Yvonne, vous entendez ? Notre chanson ! »), mais, selon le témoignage d’un membre de sa famille, n’écoutait JAMAIS de musique. Ben quoi, il avait autre chose à faire...