Onfray : 1 - Valls : 0

Publié le par Yves-André Samère

Hier, Manuel Valls, qui se dit Premier ministre, a fait savoir qu’il avait « peur » (sic) que la France « se fracasse » (re-sic) contre le Front National. Mais jouer à se faire peur pour faire peur aux autres, c’est un truc assez connu et pratiqué, surtout en période électorale. En fait, Valls s’est surtout fracassé contre Michel Onfray, en l’accusant de « perdre ses repères » (re-re-sic)  !

Onfray, je l’aime bien, même si je ne pense pas absolument comme lui. Par exemple, il déteste l’Europe et l’euro, et moi non ; car enfin, à présent que l’euro existe, que mettre à la place ? Le kopeck ? Le fifrelin ? Le maravédis ? Mais il a su, au moins, remettre Valls à sa place, et l’a qualifié de « crétin » – vocabulaire peu employé par les philosophes, mais qu’il justifie, comme vous pouvez le vérifier en écoutant sa déclaration ICI, car ça ne vous prendra qu’une minute.

Et surtout, lepoint.fr avait publié l’intégrale de sa déclaration du 28 février, qui lui a valu l’ire de Valls. Je l’ai lue hier soir, quand elle était encore disponible, mais ce matin, elle ne l’est plus, et seuls les abonnés du site peuvent la lire. En gros, il disait qu’il ne se sentait « pas proche de BHL ou d’Alain Minc ni de Jacques Attali », le premier et le troisième se prétendant de gauche, et que le pouvoir est actuellement détenu par une « mafia qui se réclame de la gauche », des gens stupides et sectaires qui l’accusent, lui, de basculer à droite quand il dit préférer une déclaration intelligente d’un homme de droite (il parlait d’Alain de Benoist) à une bêtise proférée par un homme de gauche. Et là, impossible de savoir qui il visait, les cibles potentielles sont trop nombreuses !

Que répondre à ces accusations de Valls ? Eh bien, « Je ne lui réponds rien du tout parce qu’il n’a rien lu du tout. Ses fameux conseillers en communication ont dû lui fabriquer une petite fiche, ils n’ont pas compris ce que j’avais écrit ». En somme, Valls est comme Fleur Pellerin, son ministre de la Culture, qui n’a pas plus lu Modiano que Sarkozy n’avait lu Madame de Lafayette ! Et vlan, un à zéro.

Quant à Hollande, lointain et béat successeur d’un Mitterrand qui avait donné en 1983 un grand coup de barre à droite, il a eu son paquet. Faisant référence à un récent dîner à l’Élysée auquel participaient Joeystarr et Julie Gayet, Onfray l’écrabouille en ces termes : « Si ce monsieur oublie ce que je fais depuis treize ans, et, plutôt que de m’inviter, on préfère inviter Joey Starr qui boit du whisky ou Julie Gayet ou Yannick Noah en considérant que ce sont les seuls critères intellectuels qu’on ait à présenter, c’est leur affaire, mais ce n’est pas la mienne ». Pas très bien exprimé sur le plan du style, mais le fond est juste.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :