Regrets (très) tardifs
Nous avons appris avant-hier une nouvelle plus surprenante que la mort prétendue de Martin Bouygues : les regrets de Mikhaïl Kalachnikov !
Ce nom vous dit certainement quelque chose, il s’agissait d’un ingénieur russe, qui a eu l’idée lumineuse d’inventer cet instrument de civilisation qu’est le fusil d’assaut AK-47, plus connu sous le nom de son inventeur, la Kalachnikov. Quelques mois avant sa mort, survenue (les cons et les gens des médias disent « intervenue ») le 23 décembre 2013, il a envoyé une lettre, datée du 7 avril de la même année, au chef de l’église orthodoxe russe. Il y disait entre autres ceci : « Ma douleur est insupportable [...] : si mon fusil a ôté la vie à des humains, moi, Mikhaïl Kalachnikov [...], fils d’une paysanne, chrétien, et orthodoxe par ma foi, ne serais-je pas responsable de la mort d’êtres humains, fussent-ils des ennemis ? ».
Ben oui, il en était responsable, mais il fallait y penser avant. Or, en 2002, il avait expliqué être fier de son invention, mais triste qu’elle soit utilisée par des terroristes, et avait même précisé « Je préférerais avoir inventé une machine que les gens peuvent utiliser et qui aiderait des fermiers dans leur travail… par exemple une tondeuse ».
Il n’a pas inventé une tondeuse, mais une machine à ratiboiser. Tous comptes faits, Alfred Nobel, en inventant la dynamite (qui a fait sa fortune et lui a permis de fonder le prix qui porte son nom et qui a si bien servi avec Barack Obama), avait eu de meilleures intentions. Sa dynamite devait servir aux travaux publics sur des chantiers, ce n’est pas tout à fait la même chose qu’une arme destinée à tuer. Or la Kalachnikoff, c'est évident, ne pouvait servir qu’à cela !