Artur et Bern, quatrième partie
Bien des semaines ont passé depuis la dernière mise en ligne des conversations entre Stéphane Bern et José Artur, et je suis impardonnable d’avoir un peu négligé ce petit travail ; d’autant plus que réécouter ces souvenirs d’un homme d’esprit n’a rien pour moi d’une corvée. Rappelons que ces interviews ont été enregistrées en 2008, et diffusées sur France Inter entre juin et août de cette année-là. La dernière édition mise en ligne, celle de la quatrième semaine, est donc ICI.
Vous constaterez qu’il a beaucoup été question de la censure à la radio (et à la télévision). Belle occasion de rappeler aux niais que l’époque de De Gaulle et Pompidou, entre 1958 et 1974, n’avait rien qui puisse nous inspirer de la nostalgie, que la liberté d’expression n’existait absolument pas, que les radios et télévisions nationales étaient regroupées en un organisme étatique nommé ORTF (Office de la Radiodiffusion et de la Télévision Françaises), que le sommaire des journaux télévisés était décidé, soit au ministère de l’Intérieur, soit au ministère de l’Information, et qu’en 1968, après les grèves de la plupart des secteurs, il y eut une épuration massive chez les journalistes, dont beaucoup furent virés. Bref, tout cela relevait d’une authentique dictature de droite !
Cette situation a-t-elle changé ensuite, après la mort de Pompidou le 2 avril 1974 ? Un peu, mais pas vraiment. Certes, le nouveau président, Giscard, a fait mine de supprimer la censure cinématographique en tolérant la sortie des films pornographiques (presque immédiatement, il a ensuite fait instaurer une taxe très élevée qui en empêchait la fabrication, mesure on ne peut plus faux-cul), mais la télé est restée ce qu’elle était, ou peu s’en faut. Ainsi, on a vu un Elkabbach, sur Antenne 2, virer un journaliste, Claude Sérillon, qui avait OSÉ, dans sa revue de presse, évoquer l’affaire des diamants que Bokassa avait offerts à Giscard. Inimaginable aujourd’hui !