Blockbuster
Jamais vu autant de monde que ce matin à neuf heures, à l’UGC des Halles. Mais pourquoi tous ces gens à une heure aussi matinale ? Michael Jackson est ressuscité ? Non, cette foule s’engouffrait dans la plus grande salle de ce complexe, qui en compte vingt-sept, la salle 1, qui a 500 places. Et pour voir quel film ? Celui dont on nous a bassinés toute la journée, Avengers, une pellicule de super-héros, spécialement fabriqué pour les super-crétins.
Est-ce à dire que le public français est devenu aussi bête que celui des États-Unis ? Oui, c’est bien à dire. Des films de super-héros, il en sort un tous les mois environ, et ils se ramassent lamentablement, en deux semaines, quatre fois sur cinq. Mais les studios d’Hollywood continuent d’en fabriquer, parce qu’ils ne savent plus rien faire d’autre, que cela fait vendre les fameux produits dérivés, et qu’il ne reste pas la moindre trace d’un scénariste dans toute la Californie. La preuve ? Ils font des remakes avec les comédies françaises, et les pires. D’aileurs Dany-Boon s’est installé à Los Angeles, c’est bien un indice, non ?
En tout cas, ils ne feront pas de remake avec le film que j’ai choisi de voir aujourd’hui, Caprice, un film avec du texte bien écrit, sans super-héros (le personnage principal est un instituteur timide et qui aime lire), sans aucun trucage numérique, sans bande sonore qui vous fracasse les oreilles, et où le personnage de la fille sort cette réplique que précédemment j’avais notée ici même : qu’un instituteur est plus admirable qu’une vedette du théâtre, parce qu’il est l’auteur de son texte, qu’il le change tous les jours, qu’il fait sa propre mise en scène, qu’il est « en scène » six heures par jour, et qu’il officie devant le public le plus difficile qui soit, ses élèves. Quoi, j’inspire dont les auteurs de films ?
(On a juste oublié de mentionner qu’il est beaucoup moins bien payé)