Comme un lundi

Avant-hier, lundi de Pâques donc, le Petit Journal a diffusé un reportage d’autres chaînes de télévision, où des enfants allaient chercher des œufs de Pâques dans la nature. Ah, ce miracle, lorsqu’un gosse trouve un œuf... juste devant la caméra qui le filmait. Dieu existe, en vérité en vérité je vous le dis, surtout pour les équipes de télé.

Et puis, cette courte interview très révélatrice : on a demandé à un enfant ce que c’était que Pâques. Il a répondu textuellement : « C’est une fête nationale, pour faire un week-end de plus ». Cet enfant a du bon sens, il a tout compris, et sans avoir (forcément) Free !

Comme je vous en parle quasiment chaque année et que la répétition est l’âme de la pédagogie, j’en remets une couche aujourd’hui, et je récidiverai probablement dans sept semaines, pour la Pentecôte : il n’existe aucune raison pour que les lundis de Pâques et de Pentecôte soient des jours fériés. Ce ne sont pas des fêtes religieuses, mais des lendemains de fête religieuse. Ces jours-là, bande de mécréants, vous n’allez pas à l’église, vous allez à la pêche. Autement dit, ils ont été instaurés en tant que jours fériés uniquement parce que les syndicats, dépités, râlaient de ce qu’un jour férié ose tomber un dimanche, jour où, déjà, on ne travaille pas. Il urgeait donc de réparer cette injustice flagrante, qui lésait abusivement les travailleurs, en inventant une fête qui n’existe pas.

Je propose alors qu’on ne s’arrête pas en si bon chemin, et qu’on bombarde jour férié l’anniversaire de tout bipède qui a un emploi. On pourrait y ajouter l’anniversaire de ses parents, de ses enfants, de sa cousine, de son beau-frère, commémorer le baptême de chacun, et donner congé à tout l’immeuble où il habite le jour où ses gosses font leur communion. Pour qu’enfin la religion serve à quelque chose.