Houellebecq, sors de ta coquille !
Ce matin, l’invitée de Bruno Duvic à la Matinale de France Inter était l’éditrice Teresa Cremisi, qui annonçait son départ de la maison Flammarion, éditeur dont elle a été la directrice (pardon : la directeure !). Elle venait surtout à la radio pour vendre le roman qu’elle vient d’écrire (on espère qu’elle n’a pas eu trop de mal à le faire éditer, sachant combien les cordonniers sont mal chaussés !), mais peu importe.
Ce qui a retenu mon attention, c’est qu’elle a naguère « lancé » Michel Houellebecq. De Houellebecq, pensons tout ce que nous voulons, j’aurais plutôt voulu poser une question à cette dame. Néanmoins, je n’ai pas tenté d’appeler France Inter au téléphone, car je connais à fond les mœurs de la maison : on ne « prend » votre question que si elle est dans la ligne du parti... euh, excusez-moi, si elle entre dans le plan que les organisateurs de l’émission ont prévu avant de prendre l’antenne. Or ma question aurait été rejetée pour cause d’impertinence (seuls les invités ont le droit d’être mal élevés, demandez à Emmanuel Todd, quand il appelle « Machin Fourest » une journaliste qui lui a déplu, ou qu’au Grand Journal, il lance à Jean-Michel Aphatie, comme hier soir et face à l’intéressé, que celui-ci est un « idiot utile » – comprenez : utile aux adversaires de Todd –, et qu’il n’envisage pas de se réconcilier avec lui.
Voici donc quelle aurait été la question que j’aurais posée : comment se fait-il que PERSONNE, ni l’auteur de Soumission, ni les lecteurs de chez Flammarion qui sélectionnent les livres, ni l’éditeur, n’ait remarqué la désopilante coquille qui se trouve à la page 163 de ce livre, ligne 4, où l’on peut admirer cette expression originale qu’est un « départ à la retraire » ?
(Je n’ose émettre une hypothèse : qu’il s’agirait de l’action de retraire les vaches. Il n’y a pas de ruminants chez les éditeurs)