Opéras, et autres
Savez-vous où se trouve le plus ancien opéra de France ? Eh bien, il est à Metz. Il a été inauguré le 3 février 1752, et on l’appelait au début « L’Hôtel des Spectacles ».
Il faut dire qu’il n’est pas resté tel qu’à son inauguration, puisqu’il comptait 1384 places jusqu’en 1963. Aujourd’hui, il n’en a plus que 750 : belle cure d’amaigrissement ! On y donne des opéras, évidemment, mais aussi des ballets et des pièces de théâtre. Et je vais peut-être vous surprendre, mais Sarah Bernhardt, qui n’était pas seulement actrice, y a chanté Tosca, en 1905 ! Je ne pense pas qu’elle ait égalé Mado Robin... Et puis, Jean Cocteau y fit les décors et les costumes de Pelléas et Mélisande, en 1963.
Et Paris ? Le premier opéra de la capitale, qui s’appelait alors l’Académie royale de Musique, se trouvait rue de Richelieu, près de la Comédie-Française, au Palais-Royal, mais il a brûlé. La reine Marie-Antoinette ordonna qu’on le reconstruise, mais ailleurs, et on choisit l’emplacement actuel du Théâtre de la Porte Saint-Martin. Ô surprise, les travaux ont été réalisés en moins de trois mois – on savait travailler vite et bien, à l’époque –, et le nouvel opéra a été inauguré le 27 octobre 1781. Puis, le 27 juillet 1794, l’opéra est retourné d’où il venait, au Palais-Royal. On a dès lors fermé le théâtre de la Porte-Saint-Martin, qui a été vendu en 1799. On l’a rouvert en 1802, sous son nom actuel, mais il connu bien des vicissitudes, dont un incendie en 1871, pendant la Commune, et bien des changements de propriétaire, parmi lesquels... Michel Sardou, de 2001 à 2003. Les plus grands acteurs y ont joué, tel Frédérick Lemaître, celui-là même que vous avez vu sous les traits de Pierre Brasseur dans Les enfants du paradis, et on y a créé Cyrano de Bergerac, entre autres, en 1897, repris en 1900 et 1936, ainsi que plusieurs pièces de Victor Hugo et d’Alexandre Dumas.