Pour éviter que Saal gueule

Publié le par Yves-André Samère

Ce qu’il y a de bien, en France, c’est que nous avons les plus extraordinaires ministres de la Culture qu’on puisse imaginer. En fait, je devrais plutôt dire « C’est que nous avons UN ministre de la Culture », alors que... les autres pays n’en ont pas. Mais comment font-ils ? Ils ont autre chose, quand ils veulent se ridiculiser ?

Donc, en ce moment, LE ministre de la Culture s’appelle Fleur Pellerin. Mais si, vous la connaissez, c’est cette femme qui n’a jamais lu un livre de Patrick Modiano, notre dernier Prix Nobel de Littérature. Avouez que, pour occuper ce poste, c’est la référence idéale. Or, cette Fleur – qu’on a oublié de jeter – a résolu impeccablement le dernier scandale à la mode : ayant échoué à sanctionner l’ancien patron de l’INA qui faisait valser l’anse du panier à la tête de cet organisme avant de poursuivre ses exploits à la présidence de Radio France (je parle de Mathieu Gallet, là, si vous l’avez déjà oublié), elle a eu la délicate mission de sauver la mise à celle qui lui a succédé, une certaine Agnès Saal qui, ayant à cœur de suivre les bons exemples, a flambé en dix mois plus de quarante mille euros en frais de taxis, alors qu’elle a une voiture avec chauffeur, mais on suppose que le cendrier de la voiture était plein.

Remarquez, la dame a des excuses : c’est une bonne mère, puisqu’elle a fait profiter son fils, âgé de dix-sept ans, de la voiture de fonction délaissée, et que le  fiston, raisonnable pour son âge, n’a ainsi craqué QUE la modique somme de 6700 euros. Dérisoire, non ?

Il paraît que les règles de la fonction publique, plus contraignantes que la Bible et le Code pénal, interdisent de sanctionner ce genre de dérapage incontrôlé. Il était par conséquent impossible de virer cette femme, qui a tout de même VOLÉ de l’argent public pour son petit confort personnel. Et, de même que chez nous on ne punit pas les délinquants mais qu’on les « incite » à ne pas recommencer – enfin, pas trop vite, il y a un délai d’attente –, on ne vire pas non plus les hauts fonctionnaires qui se sont servis dans la caisse. Non, on les déplace, en leur donnant un poste encore meilleur que le précédent, avec l’espoir de calmer momentanément leurs ardeurs. Et si le poste n’existe pas, on le crée.

De sorte que, mutée au ministère de la Culture, madame Saal occupe désormais le fauteuil de chargée de mission sur les questions de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, un titre qui sonne mieux que chargée de servir le café et d’alimenter la photocopieuse, mais dont les attributions n’ont pas encore été définies. La routine, quoi...

Mais faisons un de ces coq-à-l’âne que j’affectionne : je suis en train de terminer le visionnage du feuilleton danois Borgen, trois saisons de dix épisodes chacune, et dont je vous parlerai dans quelques jours. Il est tout à fait remarquable, mais j’en garde pour l’heure le début du tout premier épisode : le Premier ministre du Danemark est en visite officielle à Londres, et, pendant cette visite, sa femme fait les magasins de luxe à Burlington Arcade, une galerie très réputée qui débouche sur Piccadilly. Là, elle tombe en arrêt devant un superbe sac à main et décide de l’acheter, ainsi que quelques autres babioles, pour dix mille euros. Mais elle a oublié sa carte de crédit à Copenhague. Elle téléphone alors à son mari, qui rapplique pour régler l’achat. Mais lui non plus n’a pas sa carte de crédit personnelle, et règle l’emplette avec celle de son ministère ! Hélas, un journaliste apprend l’incident, le publie, c’est le scandale au Danemark, le Premier ministre est obligé de démissionner, et tout son gouvernement avec. Tout ça pour un sac à main.

Nous sommes plus fastueux, nous. Mais il y a des jours où l’on aimerait être danois.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

C
Borgen , une série que j'ai eu, naguère , le plaisir de déguster sur Arte
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C
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Y
C’est justement sur Arte que j’ai téléchargé la totalité des épisodes.Je compte en dire quelques mots.
D
Le sac à main "Kelly" de chez Hermès coûte au bas mot 50 000 Euros. La pauvre épouse de ministre n'était finalement pas si gourmande que ça !<br /> J'espère qu'on a offert à Saal un passe Navigo.
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Y
C’est trop doux. Combien de ces saligauds qui abusent de leur position ont-ils été sanctionnés ? Je réclame le rétablissement de la prison pour dettes.
D
Surtout que la mise à pied doit exister. Ce qui aurait été parfait dans son cas.
Y
Je lui offrirais bien un passe pour Fleury-Mérogis.