« Un parfum de sang » sur France 3
Hier soir passait sur France 3 un téléfilm écrit et réalisé par Pierre Lacan, Un parfum de sang, auquel les radios ont fait pas mal de publicité, comme c’est la coutume. Or, si la réalisation était bonne et la photo aussi réussie que la musique, ce qui est exceptionnel, en revanche, scénario et interprétation péchaient fâcheusement. Les personnages, en cours de route, changeaient absurdement de comportement, par exemple celui du jeune policier ou du fils d’Any Duperey. Seuls Alain Doutey et Salim Kechiouche étaient bons, mais pas leurs personnages, car on ne croyait pas une seconde à la vie passée de ce garçon, affublé du prénom improbable d’Abdel (j’ai dix fois expliqué en quoi une famille musulmane ne donnerait jamais à un de ses fils ce prénom tronqué, dont on a supprimé la fin qui est toujours un surnom de Dieu, et seuls les Français – comme Frédéric Dard – croient qu’Abdel est un prénom), personnage qui acquiert à quatorze ans une vocation de parfumeur, puis tombe dans la délinquance, puis redevient un savant de la parfumerie ! Les péripéties, elles, s’avéraient invraisemblables et tirées par les cheveux, ou autres amusettes.
Quant à la vedette, Any Duperey, si elle est toujours bonne quand elle doit jouer un personnage amusant – à soixante-huit ans, tout de même –, elle ne sera jamais crédible dans le drame. Pour ne rien arranger, on l’avait affublée d’une perruque blond cendré et bouclée, d’un encombrement ridicule, qui évoquait irrésistiblement Bernadette Chirac ! Le genre de bévue qui détourne l’attention du téléspectateur et l’empêche de suivre l’action. Ce qui ne doit pas être le but recherché.
Comme quoi, les erreurs se perpétuent. Je rêve souvent d’être engagé comme correcteur préalable : on me ferait voir les films avant de les diffuser, et je repèrerais les imbécillités à éradiquer ! Contactez-moi, messieurs les producteurs, je ne demande qu’un salaire raisonnable.