Guy Béart

Publié le par Yves-André Samère

La mort, hier, de Guy Béart, ne me laisse pas indifférent. Cet auteur-compositeur-interprète avait un grand talent, presque de la stature de Brel et Brassens (et sans doute aussi Francis Lemarque et Pierre Perret, mais je laisse de côté Jean Ferrat et Léo Ferré, qui m’ont toujours cassé les pieds). Et je souhaiterais que ce décès n’ait pas été salué par la niaiserie traditionnelle : dire qu’il nous a quittés. Eh, les imbéciles des médias, ça vous ferait mal de dire qu’il est MORT ? C’est obscène ?

Cela dit, je remarquerais que, vers la fin de sa vie, Béart était considéré, justement par les gens de médias qui affectent de le regretter à présent, comme une sorte de clown, qu’on invitait dans les radios-télés pour une seule raison : se foutre de lui, mais sans qu’il en soit conscient. En effet, il débarquait avec sa guitare, proposait de chanter une chanson, et ensuite, il était IMPOSSIBLE de l’arrêter ! Après une première chanson, il embrayait sur une autre, puis une autre, le temps passait, l’émission approchait de sa fin, et Béart chantait toujours, comme s’il avait été seul. Gros rires sous cape du public et de l’animateur. Bande de lâches.

Pourquoi lâches ? Parce que d’autres artistes sont aussi envahissants, mais eux le font exprès et en sont tout à fait conscients : Jacques Higelin, Fabrice Luchini, Daniel Prévost, naguère Michel Serrault. La seule différence étant qu’ils ne sont pas ou n’étaient pas assez vieux pour avoir perdu cette lucidité permettant de comprendre qu’on se paie votre tête.

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