La fausse mort du « Gorafi »

Publié le par Yves-André Samère

La crédulité maladive des médias a été démontrée de façon éclatante avant-hier lundi 31 août, lorsque, sur le site du « Gorafi », est apparue la simple mention « Le Gorafi, c’est fini. Merci de votre fidélité ! », et cela sous l’adresse www.legorafi.fr/merci.html.

Aussitôt, la plupart des organes d’information se sont mis à broder sur cette disparition du site parodique, dont le nom dérivait de celui du « Figaro », et dont les textes, très imaginatifs mais assez mal écrits, faisaient rigoler le pays entier, car, justement, ils se moquaient des médias. On a donc rappelé que le site affichait 394 000 abonnés sur son compte Twitter et près de 780 000 sur sa page Facebook, affirmant absurdement que cela « permet[tait] de croire qu’il ne s’agi[ssai]t pas d’une énième plaisanterie du site, malgré son succès phénoménal ». Sic : ils ont beaucoup d’abonnés, DONC ils se sabordent ! C’est la logique de la cuite.

 On observait aussi que « couper brutalement toutes les connexions pour rediriger vers cette seule page, c’[était] se priver de toute recette publicitaire le temps de la coupure, et prendre le risque d’une sanction du référencement des pages si la “blague” devait durer », puisque « les moteurs de recherche comme Google n’apprécient guère que des résultats deviennent inaccessibles et les font rapidement descendre dans les classements si la situation dure plusieurs jours ».

Seul bémol à ces élucubrations, « Le Monde » évoquait la possibilité que le webmaster aurait oublié de renouveler le nom de domaine, ce qui aurait rendu le site indisponible. Ben voyons. Tu as 780 000 abonnés, et tu oublies de payer ta cotisation chez le registrar – l’organisme qui enregistre les noms de domaines et ne manque pas de t’envoyer des rappels avant l’échéance.

Tous ces excités avaient sans doute oublié que legorafi.fr est un site de CANULARS, qui en produit plusieurs par jour, et que celui-là avait toutes les caractéristiques du bobard propre à générer cette agitation, le buzz, qui décuple la fréquentation des sites intéressés. Pour ma part, sans seulement être expert en buzz, je n’ai pas cru une seconde au suicide du « Gorafi », et me suis contenté d’une brève allusion ICI, en fin d’article, car cela ne méritait pas plus.

Et comme je le prévoyais, « Le Gorafi » est réapparu le soir même. Il avait seulement modifié sa mise en page.

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