Cambadélis sanctionné par l’Hadopi ?

Publié le par Yves-André Samère

Jean-Christophe Cambadélis est ce grand homme de gauche né à Neuilly, et que la volonté divine a parachuté à la tête du Parti Socialiste quand il s’est avéré qu’Harlem Désir était un incapable, et qu’on s’est débarrassé de lui en le nommant sous-ministre – c’est souligner, soit dit en passant, combien la fonction ministérielle est prestigieuse !

Cambadélis se distingue en ce moment avec ce référendum que ses conseillers ont imaginé, et qui doit faire dire aux militants socialistes s’ils veulent un rapprochement avec les écologistes pour les prochaines élections, lesquelles s’annoncent rudes. Inutile de souligner que les deux camps s’aiment à peu près autant qu’Henry VIII et François Ier. Ce référendum a donc été organisé de manière à consulter les intéressés par Internet, sans le moins du monde tenir compte de ce petit détail : que posséder une adresse électronique et savoir remplir un formulaire ne garantit en aucune façon que vous êtes socialiste, ou même de gauche.

Inévitablement, des petits malins et une poignée de journalistes en ont profité, et se sont amusés à bidonner en votant plusieurs fois, soit en changeant d’adresse, soit, dans certains cas, en conservant la même adresse (!), puisqu’on leur en offrait la possibilité sur un plateau. Et on a vu fleurir les votes bidons ; par exemple, un faux Sarkozy a voté, et deux fois. Furieux d’être ainsi ridiculisé, Cambadélis, la bave aux lèvres, a fait savoir qu’il allait porter plainte contre les tricheurs, et je souhaite bon courage aux magistrats qui devront se retenir d’éclater de rire en instruisant l’affaire.

J’ignore si beaucoup de Français se seront fait, comme moi, la réflexion que je soumets à présent à vos suffrages (chacun son tour) : cette affaire ressemble furieusement à l’Hadopi ! Vous ne voyez pas en quoi ? C’est simple, comme dit le petit foutriquet qui fait à la télé la publicité pour les voitures électriques Renault : l’Hadopi est cet organisme gouvernemental qui tente de nous empêcher de télécharger illégalement des chansons ou des films sur Internet, et, comme il est IMPOSSIBLE d’interdire tous les téléchargements puisqu’il existe aussi des téléchargements légaux (par exemple, les mises à jour de vos logiciels), un génie des Carpathes a inventé ce délit ubuesque : le défaut de protection de votre ordinateur. Traduit en clair, cela signifie que, si vous n’avez pas protégé votre bécane avec un logiciel que l’Hadopi est infichue de désigner puisqu’elle n’y connaît rien, vous êtes coupable d’avoir laissé un cambrioleur informatique pénétrer sur votre machine et d’y avoir puisé ce qu’il voulait. Génial !

Eh bien, c’est à peu près ce dont se sont rendus coupables Cambadélis et ses sbires : en ne « sécurisant » pas, comme il faut dire, le dispositif permettant aux supposés socialistes de voter à leur référendum, ils ont commis le même délit de non-protection. Et vous devinez ce qui me ferait plaisir : que lui et son entourage soit condamnés à la même peine que les malheureux qui se sont faits dépouiller de leurs fichiers – téléchargés peut-être légalement.

Rêvons, c’est tout ce qui nous reste...

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :