Brûlez Verdier, il pense mal !

Publié le par Yves-André Samère

Avant-hier, Philippe Verdier a reçu sa lettre de licenciement. Si, comme les gens normaux (je vous signale que, lorsque j’emploie cette expression, c’est de moi que je parle), vous ne regardez aucun journal télévisé et pas davantage les bulletins de la météo – sauf au temps de la sublime Doria Tillier –, vous ignorez forcément qui est Philippe Verdier. Alors, déblayons le terrain : c’est un garçon qui présentait la météo à la télévision, sur France 2, chaîne d’État.

Or Verdier, sans être un éminent spécialiste de la chose, a néanmoins quelques lumières sur ce qui fait son métier, la météorologie, et il s’est cru autorisé à rédiger un livre plutôt anodin, Climat investigation, dans lequel il avançait que les prévisions sinistres dont on nous rebat les oreilles à longueur d’année sur le thème « Nous sommes tous fichus, la Terre se réchauffe et on va mourir noyés par la montée des mers », et surtout le sous-entendu « Tout ça, c’est de notre faute », étaient un peu exagérés. Sans être un climatosceptique, catégorie de citoyens qui ont remplacé les néo-nazis dans les éditoriaux, on peut tout de même avoir quelques notions d’Histoire, et se souvenir que la planète a connu plusieurs périodes de réchauffement, par exemple entre les années 800 et 1200, dit « réchauffement climatique médiéval », ce qui n’a pas empêché ensuite un âge glaciaire entre 1450 et 1850. Auparavant, il y avait eu un réchauffement du temps des Romains (« l’âge du fer », et la fondation de Rome tombait pile à cette époque), et un autre au néolithique, et un autre il y a environ 120 000 ans, etc. Toutes périodes dans lesquelles le célèbre gaz carbonique, rendu responsable de tout PUISQUE c’est nous qui le produisons, n’était pour rien, attendu que l’ère industrielle était encore à venir, et que les variations du climat sont bien antérieures à l’apparition des hommes sur Terre. La chose a été démontrée, par exemple par Emmanuel Le Roy Ladurie, un historien sérieux et pas du tout suspect d’être un climatosceptique, et confirmée mercredi 28, au Grand Journal, par Olivier Postel-Vinay, ancien rédacteur en chef de « Science et Vie » en 1992-1993, et de « La Recherche » entre 1995 et 2002, deux hommes pour qui la science n’est donc pas tout à fait matière à rigoler. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il y a lieu de douter un peu.

En outre, Verdier, sans remettre le moins du monde en cause la thèse du réchauffement, faisait observer, ce que tout le monde sait mais qu’il est délicat de dire, que ledit réchauffement climatique attendu aura AUSSI des effets relativement bénéfiques en certains endroits. On prévoit bien, par exemple, que la fonte des glaces au nord du Canada va ouvrir aux bateaux des trajets d’accès aujourd’hui impossibles, et libérer sur l’océan de vastes espaces exploitables pour la pêche et toutes sortes de prospections qui aumenteront le bien-être des populations locales. Pour ne rien dire des avancées de l’agriculture dans les pays nordiques, aujourd’hui condamnés à l’hibernation sur une grande partie de l’année.

La réaction des intégristes de la nouvelle religion catastrophiste n’a pas tardé : Verdier a été condamné par la totalité des commentateurs, et sa direction l’a mis à la porte, pour un motif qui, n’ayant rien à voir avec une faute professionnelle, ne tiendrait devant aucun tribunal des prud’hommes. On assiste donc au retour du délit d’opinion, qui sanctionne, non pas des faits, mais des idées. Quel progrès !

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :