Non, tout n’augmente pas !
En 1967, Robert Aldrich, très bon réalisateur, avait sorti The dirty dozen, film qui durait deux heures et vingt-cinq minutes, avec un tas de grandes vedettes (mais sans John Wayne, dont Aldrich n’avait pas voulu, lui préférant Lee Marvin), et qui, ayant remporté un Oscar, avait été le plus gros succès jamais enregistré par la MGM. Aldrich gagna tant d’argent que cela lui permit de racheter les historiques studios Famous Players-Lasky, compagnie née en 1916 et que vous connaissez mieux sous le nom de Paramount (je vous rappelle que Cecil B. DeMille, qui avait débuté chez Lasky avec un western, est l’homme qui décida de s’installer en Californie, dans un lieu déjà appelé Hollywood par les gens qui vivaient là, et que tout le monde du cinéma, jusque là installé à New York, l’y avait suivi, à commencer par Chaplin, Douglas Fairbanks et Mary Pickford). En France, le titre du film a été à peine modifié, et c’est devenu Les douze salopards. Et non, ce n’était pas l’histoire de la politique française, elle compte beaucoup plus de salopards que ça.
Eh bien, Quentin Tarantino, dont l’habitude de, euh... disons, « s’inspirer » du travail des autres – soyons aimables – est bien connue, sauf de ceux qui l’admirent bêtement, vient de tourner une nouvelle version de ce film, The hateful eight (en français, Les huit salopards), qui ne sortira en salles que le 6 janvier, mais dont le hasard a voulu qu’une copie atterrisse ce matin sur mon disque dur, allez savoir comment. Mais je vous ai déjà dit que le miracle est permanent, dans mon univers. Ne reculant devant aucun sacrifice, je vais donc le visionner, et j’en écrirai la critique aujourd’hui même. Vous la trouverez à l’endroit habituel.
Cela étant, et bien que ce nouveau film soit plus long, deux heures et quarante-huit minutes, que le précédent, vous remarquerez que, si les personnages sont passés de dirty (sales) à hateful (haïssables), cette bande de salopards a fondu, et qu’on est tombé de douze à huit.
Et on prétend que tout augmente !