Déboulonnons : Mazarine Pingeot
Elle nous la baille belle, Mazarine Pingeot. Ce matin, on apprend qu’elle se plaint de ce que « les Français » (ben oui, toute la France a les yeux fixés sur elle) critiquent les privilèges dont elle a bénéficié durant tout le règne de son père, Mitterrand. À l’en croire, on lui taperait dessus parce qu’elle a été une enfant illégitime, et elle prétend que, si son père avait épousé sa mère, on lui aurait tout passé – à elle, et à son père. Eh oui, en France, nous sommes tous des salauds, c’est bien connu, et nous faisons payer aux enfants le comportement de leurs parents. On croirait lire l’Ancien testament, avec « Dieu » qui noie la population entière de la Terre parce que quelques-uns ont osé adorer une autre divinité, ou qui réclame un châtiment sur les descendants des fautifs – « jusqu’à la septième génération ».
Mille pardons, Madame, mais vous déraillez. Ils s’en fichent, les Français, que vos parents n’aient pas été mariés, et vous remarquerez qu’en 2012, ils ont élu un président qui avait eu quatre enfants avec une femme qu’il n’avait pas conduite devant Monsieur le maire. Ou que la vedette de cinéma qu’ils apprécient le plus est Catherine Deneuve, laquelle a eu deux enfants avec deux hommes différents, qu’elle n’a jamais épousés.
Non, en réalité, ce qu’on reproche à votre père et accessoirement à vous, ce sont d’autres broutilles. Par exemple, d’avoir constitué un peloton de gendarmerie pour assurer votre SEULE protection (lui avait les siens, de gendarmes), et que c’est un colonel de gendarmerie qui vous conduisait chaque matin à l’école lorsque vous étiez enfant : il est évident qu’un officier de haut grade ne pourrait rien faire de plus utile. Ou encore, d’avoir été logée, avec votre mère, dans un appartement luxueux du Quai Branly, appartenant à la présidence de la République, et dont le bailleur officiel, François de Grossouvre, payait toutes les dépenses de votre père, avant d’être poussé au suicide par lui, une fois abandonné, au point de se tirer une balle dans son bureau de l’Élysée. Ou encore, d’avoir passé tous vos week-ends, avec votre mère, au château de Souzy-la-Briche, qu’un admirateur de De Gaulle avait légué par testament à la République. Ou encore, lorsque vous avez eu l’âge d’avoir un amant – je n’écris pas son nom, il est à Canal Plus aujourd’hui, et il est très connu –, d’aller passer vos week-ends à New York en sa compagnie, aux frais de la République.
Bref, vous en avez bien profité, de votre illégitimité toute royale, comme si nous étions encore sous Louis XIV. Et c’est nous qui, à notre corps défendant et sans même être mis au courant, avons payé toutes vos additions.
Alors, vous remboursez bientôt ?