Le Grand Journal, c’est fini !

Publié le par Yves-André Samère

Depuis des années, je m’efforce de rester modéré quand je dis ce que je pense de la coutume consistant à se gaver de foie gras pour, hypocritement, fêter la naissance du Christ (tu parles !). C’est que, comme la quasi-totalité de l’humanité peuplant le monde « libre », je connais des gens par ailleurs très convenables qui sacrifient à cette coutume. Je m’efforce donc, disais-je, de ne pas les vexer en soulignant le mépris qu’ils affichent envers la vie des autres êtres vivants qui n’ont pas le pouvoir de se défendre. Leur raisonnement consiste à se dire que torturer et mettre à mort des animaux importe peu, dès lors qu’ils en tirent du plaisir. Et vous pouvez mettre dans le même sac la corrida, que Manuel Valls aime tant, ainsi que la chasse à la baleine, le massacre des requins par les Asiatiques, et jusqu’à la pêche à la ligne, alors que les tenants de cette catégorie se présentent comme des modèles d’individus pacifiques. Mais je ne peux pas m’empêcher de comparer ce type de raisonnement à celui des tristes personnages de Sade, qui torturent et tuent des femmes et des enfants parce que cela leur procure un plaisir sexuel.

Bon, d’accord, c’est une affaire entre vous et votre conscience, si vous en avez une, je ne m’en mêle pas.

Mais là où les bornes sont franchies dans l’indécence, c’est ceci : il est prévu d’organiser un débat entre les élus sur la question du gavage des oies, une pratique condamnable dont j’ai déjà parlé. Et, pour commenter la nouvelle, Maïtena Biraben, qui pilote le Grand Journal, a eu le culot et la grossièreté de lancer ce soir un défi aux téléspectateurs de sa lamentable émission, dans le style : « Vous pouvez toujours m’inonder de vos messages électroniques, je m’en fiche, j’aime le foie gras et j’assume ».

Je pourrais multiplier les comparaisons sur le cynisme de ceux qui n’ont à craindre aucun retour de bâton, mais une chose est certaine : je savais n’avoir que dédain pour cette femme. À présent, je suis certain de la mépriser. Outre que les centaines de milliers de téléspectateurs qui regardent le Grand Journal n’ont pas à connaître les goûts culinaires de celle qui la présente – comme si cette femme était une référence –, j’estime que s’y instaurer la propagandiste de cette abomination est une ignominie. Elle me dégoûte et je ne regarderai plus le Grand Journal. Qui, au demeurant, ne présente plus le moindre intérêt.

Publié dans Télévision, Mœurs

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