Un « Saal coût » !

Publié le par Yves-André Samère

Vous vous souvenez d’Agnès Saal, cette ancienne directrice de l’INA, qui, bien que pourvue d’une voiture de fonction avec chauffeur, avait pourtant dépensé en dix mois plus de 40 000 euros de frais de taxi ? Elle avait poussé le bouchon encore plus loin en faisant bénéficier son fils de la même facilité, pour des déplacements privés et un modeste montant de 6700 euros. Raison invoquée par la dame : elle ne pouvait pas imposer autant de travail à son chauffeur ! Je me demande ce qu’on attend pour la décorer...

Naturellement, il s’est trouvé d’infames individus pour s’indigner, vous savez, ce qu’on appelle l’opinion publique, cette horreur uniquement peuplée de ploucs qui prennent le bus ou le métro, et à leurs frais, encore, ces bouseux... Et certains, regroupés au sein d’une association Anticor (pour anticorruption), ont menacé de saisir la justice – je vous demande un peu – si elle ne démissionnait pas. Ces gens-là sont des partisans du chômage ? Je m’indigne.

Et LE ministre de la Culture, Fleur Pellerin, qui chapeaute l’INA et le Pompidolium où Madame Saal avait auparavant travaillé – et fait les mêmes dégâts, 400 000 euros en sept ans, car il lui fallait s’entraîner un peu au préalable –, ministre dont la culture fait l’admiration de tous ? Eh bien, la réaction DU ministre a été terrifiante : elle a incité la délinquante à démissionner (on ne force pas les gens chez nous, souvenez-vous de ce député qui souffrait d’une phobie administrative, ne payait pas ses impôts, et qui... est toujours député ; ou de Cahuzac, qui fut ministre du Budget, ce qui ne l’empêcha pas d’être inculpé pour fraude fiscale). Démettre la belle Agnès, oui, mais... pour six mois. À l’issue desquels Mademoiselle Agnès pourra reprendre un travail dans la fonction publique. Les chauffeurs de taxis ont manifesté leur joie en klaxonnant dans les rues de Paris.

Connaissez-vous un seul endroit où l’on manifeste autant d’indulgence qu’au gouvernement ? Si Landru avait été ministre, il serait aujourd’hui au Panthéon.

Publié dans Actualité, Humour, Politique

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Les vieilles manies ont la peau dure : les privilèges sont loin d'être abolis en France.<br /> Par moments, malgré le climat, je rêve de Suède ou de Norvège.
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