Une publicité attendrissante

Publié le par Yves-André Samère

Je crois avoir déjà mentionné que ce qui me faisait le plus horreur dans la publicité, c’est quand elle se donne une teinture humaniste, propre à vous attendrir comme on attendrit la viande. Ainsi, cette pub où l’on voyait une jeune femme qui parcourait le monde en faisant le bien : et que je te creuse des puits en Afrique noire, et que je te conduis des 4 × 4 pour transporter du matériel indispensable à la vie d’un village, et patati et patata. Mais, à la fin du spot, on révélait à nos yeux éblouis que, si elle pouvait faire tout ça, c’est parce qu’elle possédait une carte bleue. Moralité, faites comme elle, achetez notre petit rectangle de plastique, vous sauverez le monde.

Eh bien, en ce moment, on peut voir dans les salles de cinéma une variante de cette salade, sur le mode « Nous aimons ceux qui se dévouent pour les autres », avec des scènes pleines de beaux enfants qui grimpent aux arbres et qui vont à coup sûr devenir des adultes capables de « sauver le monde » (et pourquoi pas « la planète », comme il faut dire depuis quelque temps ?). Or, à la fin de la pub, on nous révèle que tout ça sera possible grâce à la GMF.

 La GMF, c’est la Garantie Mutuelle des Fonctionnaires. Elle a connu pas mal de tribulations, et son ancien président, Jean-Louis Pétriat, a même été poursuivi, notamment, pour abus de biens sociaux, selon un article paru en juillet 2004 dans « Le Figaro ». Elle a naguère possédé la FNAC, mais l’a revendue en 1992 à Altus et la Compagnie Générale des Eaux – future Vivendi. Et je vous ai raconté aussi qu’elle avait tenté de m’arnaquer en refusant de m’indemniser sur une facture de serrurier, en jouant simplement sur les mots (lorsque votre porte refuse de s’ouvrir, il est IM-PÉ-RA-TIF de respecter le jargon des assureurs et de parler de « porte claquée », sinon elle s’engouffre dans cette brèche et ne vous indemnise pas !)

Par conséquent, ne vous laissez pas séduire par la pub de la GMF, sauf si vous avez une vocation de pigeon : vous y laisseriez des plumes.

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