Philippe Meyer : dernière émission

Publié le par Yves-André Samère

Philippe Meyer a fait aujourd’hui sa dernière émission sur France Inter. Le prétexte invoqué pour le virer de France Inter (par sa direction, Mathieu Gallet et Frédéric Schlesinger) est officiellement que « Radio France [...] souhaite cantonner les producteurs d’émission à une seule station ». Pourquoi elle le « souhaite », on ne le saura jamais. Pour ma part, je crois plutôt qu’il s’agit d’une basse vengeance de Gallet, qui n’a pas digéré l’article que Meyer a signé dans « Le Monde » le 27 mars 2015, à l’occasion de la grève de Radio France, article que vous pourrez lire ICI, et dans lequel on n’a jamais mieux analysé la dérive (c’est dans le titre) de la Maison Ronde. Gallet y était vigoureusement critiqué, sans jamais être nommé. Sur France Inter, il existait naguère QUATRE émissions consacrées à la (bonne) chanson. La direction en avait supprimé TROIS. Elle vient donc de supprimer la dernière ! Un grand bravo.

Je relève aussi dans cet article une allusion à la période d’avant Gallet, celle du tandem infernal Jean-Luc Hees - Philippe Val, que Meyer qualifie de « cinq ans d’une gouvernance médiocre, à la fois indolente et brutale, confiée par Nicolas Sarkozy à des amis ou à des complaisants ». Rappelons que Val, ami de Carla Bruni, avait été proposé par elle à son mari pour diriger France Inter, et que, agréé par lui, il avait à son tour proposé son copain Hees pour la présidence. Or Meyer avait une bonne raison, entre mille, de ne pas aimer Philippe Val, parce que le directeur de France Inter lui avait interdit une collaboration avec... la Comédie-Française. Voici ce que Meyer avait dit à l’antenne le 23 mars 2013 : « Avant de commencer l’émission, je dois d’abord vous présenter des excuses. Je vous avais annoncé, que, comme depuis maintenant de nombreuses années, vous entendriez, à cette époque et un peu plus tard dans la saison, vous entendriez deux émissions enregistrées avec la Comédie-Française. Celle que j’avais prévue, la première, était autour du répertoire des Frères Jacques. Le directeur de France Inter, Philippe Val, a décidé de mettre fin à cette collaboration, contre mon gré ».

Cet incident a connu une suite, mais je vous en parlerai un autre jour, car je suis concerné personnellement.

En attendant, je vous signale que vous pouvez télécharger toutes les émissions passées de Philippe Meyer, depuis le début en 2002. C’est .

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

B
Comme beaucoup (des personnes de ma génération...) je regretterai l'excellente émission du samedi de Philippe Meyer. Pour autant, pas plus que je n'ai manifesté contre la mise à la retraite à 66 ans de Joël Collado (ingénieur météo), je ne manifesterai contre le départ (à 68 ans) de Philippe Meyer.<br /> Il était en effet très agréable d'entendre une émission sur la chanson, avec souvent de véritables pépites très rarement diffusées. On ne m'empêchera pas de rappeler l'excellent Claude Villers, grand homme de radio s'il en fut, qui prit sa retraite très paisiblement (bien avant José Artur, auquel on refusa sans doute un lit médicalisé en studio pour poursuivre son interminable nombrilisme) ; le même Claude Villers, présent de longues années sur France Inter ne poursuivait aucune émission plus de deux ans (qui croirait que Le Tribunal des flagrants délires a si peu duré quand son souvenir est si vivace?) ; le très grand talent de Claude Villers (qui accessoirement en donnait à ses acolytes) était de faire, à chaque fois une excellente émission, bien que fondamentalement différente des précédentes ; être simultanément, ou successivement, Jean Yanne et Stéphane Pizella, chapeau l'artiste! <br /> Malgré toute l'estime que j'ai pour Philippe Meyer et le regret de ne plus avoir mon rendez-vous hebdomadaire avec la chanson "à mon goût", je n'imagine pas Claude Villers (72 ans, en retraite "normale", paisiblement assumée depuis 12 ans) se présenter chaque semaine, plus de quinze ans comme mammifère omnivore!...
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Y
En fait, personne n’avait en tête de faire une manifestation au profit de Philippe Meyer, sachant qu’aujourd'hui, les gens d’en haut méprisent le peuple – sauf quand il met le feu partout, comme naguère avec le Parlement de Bretagne, à Rennes. Valls vient d’aller dire aux Corses qu’aucune de leurs revendications ne serait prise en considération. Je ne dis pas que les Corses avaient raison, mais Valls s’est fait une spécialité de se faire haïr de tout le monde. Et Gallet, à Radio France, c’est pareil.<br /> <br /> Soit dit en passant, si Villers a pris sa retraite, c’est parce qu’il avait des ennuis de santé.