Éloge (fourbe) de Danièle Heymann

Publié le par Yves-André Samère

C’est entendu, Danièle Heymann est bien sympathique, et tout et tout. Mais enfin, comme critique de cinéma (dans l’hebdomadaire « Marianne », qui traite très peu de cinéma, et sur France Inter, dans Le masque et la plume), elle n’est pas très bonne, ne trouve jamais d’arguments valables pour soutenir ses avis, et confond les sentiments avec la raison.

Je l’ai entendue hier soir sur France Inter, où elle semblait emballée par le dernier film de Sólveig Anspach (vraiment le dernier, puisque la cinéaste est morte en août 2015). Il s’agissait de L’effet aquatique, que j’ai bien aimé aussi, et qui est une comédie musicale ressemblant à un musical sans musique. Or son récent article dans « Marianne » était très plat, guère enthousiaste, ce qui semble révéler que Danièle, entre-temps, s’était réveillée.

Et puis, il y avait eu ce très bon film, The reader, qui l’avait indignée au point qu’elle l’avait couvert de boue. On y voyait une Allemande qui avait été surveillante dans un camp de la mort durant la Deuxième guerre mondiale, et qu’on avait connue auparavant par ses amours avec un lycéen de seize ans, alors qu’elle ne savait pas encore lire. Et Danièle Heymann avait tiré cette conclusion absurde : que le film tentait de blanchir une ex-nazie sous prétexte qu’elle était illettrée. Autrement dit, les nazis avaient bien des excuses ! Le film ne racontait pas cela du tout, c’eût été absurde, mais Danièle était extralucide, bien sûr !

Enfin, la chère Danièle est atteinte d’une très grave maladie : hier soir, elle nous a bombardés de « Voilà ! », à raison d’un toutes les cinq secondes. Je lui suggère un autre tic très à la mode, et de remplacer son mot favori par « En fait », qui revient aussi souvent, quoique plus ancien. Épuisant.

Je ne voudrais pas être désobligeant, mais, si beaucoup de cinéastes feraient mieux d’arrêter de faire des films une fois parvenus à un degré alarmant de sénilité (voir ICI la fin d’un certain article qui critiquait le dernier film de Kubrick, notoirement raté), les critiques pourraient en faire autant quand ils prennent leurs fantasmes pour des faits avérés.

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