Merci BEAUCOUP ? Pourquoi beaucoup ?
Je ne cherche pas la petite bête, mais il est permis d’être curieux des singularités du langage usuel. Or nul ne semble s’être intéressé à une expression qu’on entend cent fois par jour : l’envahissant merci beaucoup. Je ne dis pas que c’est grammaticalement incorrect, et les langues étrangères l’utilisent aussi, sans que leurs utilisateurs se posent la moindre question. C’est simplement bizarre. En quoi ?
Eh bien, le mot beaucoup, outre qu’il me paraît aussi superflu que l’emphatique « Enchanté » des présentations mondaines chez les gens qui se croient polis, me semble totalement inutile dans le contexte, puisque un simple merci suffirait bien, et il appelle quelques rapprochements. Par exemple, le célèbre effeuilllage de la marguerite dans le langage amoureux : je t’aime, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du tout. Eh bien, essayez d’imaginer un merci un peu, merci beaucoup, merci passionnément, merci à la folie, merci pas du tout. Immédiatement, cela devient saugrenu. Or, en toute logique, si une suite aboutit à une absurdité, cela implique que le point de départ était absurde, non ?
Tiens, je vais essayer le merci pas du tout. Je sens que le triomphe est en vue.