Nocturne
Franchement, j’en ai marre ! Chaque fois qu’au cinéma ou à la télé, on doit entendre du Chopin, c’est TOUJOURS le Nocturne en mi bémol majeur (opus 9, numéro 2) qui est de sortie. Aujourd’hui, j’ai vu un film, Il poveri milionari, de Dino Risi, ancien (1959) et nullissime, et un pianiste joue ce morceau. Mardi, sur France 2, dans l’émission Secrets d’Histoire consacrée à George Sand, le même nocturne revenait sans arrêt, tel un « Voilà ! » dans la bouche d’un invité sur France Inter. Il y a même eu en 1957 un film entier, The Eddy Duchin story, avec Tyrone Power et Kim Novak, dont il était le thème principal, mis à toutes les sauces par le pianiste Carmen Cavallaro (je vous signale que, malgré son prénom, c’était un homme, comme vous le vérifierez ICI).
Bon, a priori, je ne le déteste pas, ce Nocturne en mi bémol majeur (opus 9, numéro 2). Mais, dites, bande de nazes sous-culturés, vous savez qu’il a écrit autre chose, Chopin, que le Nocturne en mi bémol majeur (opus 9, numéro 2) ? Réduire l’œuvre de cet immense génie à un seul morceau, le Nocturne en mi bémol majeur (opus 9, numéro 2), ça mérite de se convertir au rap.
Je crois que c’est ce que je vais faire, finalement, si j’entends encore le Nocturne en mi bémol majeur (opus 9, numéro 2). Ils ont écrit des trucs bien, Booba et Kanye West ? Je suis à peu près sûr qu’eux, au moins, n’ont jamais rien écrit en mi bémol majeur, et surtout pas sous le numéro 2, opus 9. D’ailleurs, un nocturne, un opus et la tonalité de mi bémol majeur, ils ne savent pas ce que c’est.