Tous aux canots de sauvetage !
J’ignore si, samedi, vous avez regardé le premier numéro de Groland sur Canal Plus, rebaptisé Groland le Zapoï, sans doute pour faire oublier que le célèbre Zapping a été envoyé à la poubelle. La formule a changé, et c’est beaucoup moins bon.
D’abord, sans doute pour économiser les sous du cher patron, on a supprimé le public, et toutes les séquences se succèdent sans aucune présentation, puisque Christian Borde, alias Jules-Édouard Moustic, a disparu de l’écran : il n’est plus qu’un des co-auteurs.
Ensuite, comme chez les Guignols au pire moment, on a introduit deux séquences chantées, et par Francis Kuntz, qui ne s’était jamais essayé à cet exercice. Il est franchement mauvais.
Puis on a énormément augmenté la durée des deux génériques, au début et après la publicité. Cette fois, il dure deux minutes et trente-six secondes. Comme il passe deux fois, cela ampute l’émission de cinq minutes et douze secondes. Sachant qu’elle dure au total dix-huit minutes et quarante secondes, cela représente vingt-huit pour cent de la durée complète. Une folie, qui confirme que Bolloré ne connaît rien à la télévision (il avait commencé dans cette branche en achetant la chaîne D8 comme on achète un jouet).
J’allais oublier : le président Salengro est lui aussi passé à la trappe. On ne le voit plus que fugtivement, en images, pendant le générique. Il devait coûter trop cher. En somme, c’est le nettoyage par le vide... comme chez les abonnés. Cette semaine, l’hebdomadaire « Le Revenu », qui est le journal de conseils boursiers le plus ancien et le plus lu de France, conseille à ses lecteurs de vendre leurs actions Bolloré. Sans doute parce que la consortium Bolloré se porte trop bien.
Et comme le Grand Journal est aussi parti à la dérive et ne résistera pas au lancement, ce soir, de la nouvelle émission de Yann Barthès, Quotidien, qui passe sur TMC à la même heure, le pirate de la télé peut investir dans les canots de sauvetage.