Importance des accents

Publié le par Yves-André Samère

Au temps lointain où Balladur était Premier ministre, il avait émis une note de service à tous les personnels sous ses ordres. Elle stipulait que, lorsqu’on lui écrivait, son prénom devait être orthographié « Edouard », sans accent sur le E, et pas « Édouard » avec un accent. Sa Suffisance avait du temps à perdre...

Mais surtout, Balladur ignorait une règle de la typographie, et n’avait certainement pas lu le Lexique des règles typographiques, édité par l’Imprimerie nationale, qui est, comme son nom l’indique, un organisme d’État – donc relevant de son autorité. Cet ouvrage, qui compte près de deux cents pages, aborde toutes les questions que doivent se poser les imprimeurs et les correcteurs, et traite naturellement des majuscules accentuées, dans son chapitre Utilité de l’accent. Il y est dit que « l’accent a pleine valeur orthographique », autrement dit, que son oubli peut être considéré comme une faute d’orthographe, et que « son absence ralentit la lecture et fait hésiter sur la prononciation », ce qui est un peu plus discutable, à mon avis.

Dans le cas du tandem Édouard-Edouard, ce n’est pas capital (ah ah !), mais il existe des cas où une capitale non accentuée est une tolérance entraînant des équivoques, voire des confusions. Ainsi, lorsqu’un texte est imprimé en petites capitales, comment faire la différence entre ENFANTS LEGITIMES de Louis XIV et ENFANTS LÉGITIMÉS de Louis XIV ? Ou entre ETUDE DU MODELE et ÉTUDE DU MODELÉ ?

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