Fuyons Fillon !
Ce matin, à neuf heures et quart, je suis allé voter pour Juppé. Je sais, il n’y a guère d’espoir de le voir griller Fillon, mais point n’est besoin d’espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer... Juppé n’est pas mon idéal en matière politique, c’est simplement un moindre mal, et, après tout, en 2002, nous avons été des millions à voter pour Chirac le voleur : plus de 82 %.
En fait, inutile de se voiler la face, la gauche n’existe plus, et le monde vit un mouvement général en faveur de la droite. Chez nous, la gauche est morte en avril 2002, poignardée dans le dos par le tandem infernal Taubira-Chevènement, qui a repoussé Jospin au troisième rang du premier tour et l’a donc éliminé de la compétition. La suite n’a fait qu’enfoncer davantage cette fraction de la population française : en 2007, on a préféré Ségolène Royal, sans prendre conscience que cette candidate était folle et bien incapable de contrer Sarkozy ; en 2012, la primaire de la gauche a balayé Martine Aubry au profit de François Hollande, dont on a bien vite constaté qu’il était incapable de diriger le pays et qu’il s’ingéniait, en toutes occasions et par ses pitreries, à ridiculiser sa fonction ; et aujourd’hui, tous les hommes politiques de gauche rejouent la pièce de 2002 en multipliant les candidats au lieu de n’en choisir qu’un seul, et un bon de préférence.
Bilan : nous sommes repartis pour cinq ans de droite. Mais on commence à avoir l’habitude. Les mauvais choix, on ne les fait pas seulement aux États-Unis.