Les îles de Paris

Publié le par Yves-André Samère

De nos jours, la ville de Paris compte trois îles : l’île de la Cité, où se trouve Notre-Dame, le Palais de Justice (ancien palais du roi), la préfecture de police, le tribunal de commerce et l’hôpital de l’Hôtel-Dieu ; l’île Saint-Louis, où vivent bon nombre de célébrités ; et l’île des Cygnes, qui est artificielle et abrite la statue de la Liberté.

Mais elle en a eu bien davantage ! Voyez plutôt cette gravure ancienne : on y compte au moins neuf îles. Ce qui est aujourd’hui l’île Saint-Louis vient de la réunion de deux petites îles, et, en amont, on en remarque une autre qui a été rattachée à la rive droite, dans les années 1840, sur ordre du roi Louis-Philippe. Elle s’appelait île Louviers, et l’image que vous venez de voir figure sur un document, le Plan de Jaillot, gravé en 1775. Le petit pont de Gramont, qui était en bois et qui la reliait au quai des Célestins, rive droite, a été détruit, mais il en subsiste un tableau d’Antoine Perrot, figurant au musée Carnavalet, qui est le musée municipal (entrée gratuite).

Cette île était inhabitée, et se nommait île aux Javiaux – le javiau étant un mélange de sable et de limon (le « javeau ») que charriaient la Seine et la Bièvre. Au début du quinzième siècle, elle prit le nom de Nicolas de Louviers, le prévôt des marchands, précurseur des maires de Paris, et qui en avait la jouissance. Simplement couverte de pâturages, elle fut acquise par la Ville en 1700, pour être louée à des marchands de bois comme lieu de stockage. Ce qui en subsiste se trouve près de l’embouchure du bassin de l’Arsenal, entre le boulevard Morland et le quai Henri IV. On y trouve le Pavillon de l’Arsenal, justement construit en 1879 pour un riche marchand de bois nommé Laurent-Louis Borniche, collectionneur de tableaux. C’est devenu un lieu d’exposition consacré à l’architecture.

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