Oublier un centenaire
De honte, je me couvre la tête de cendres : j’ai oublié un centenaire. Pas celui de la naissance de Mitterrand, dont je me fiche autant que du prix des huîtres et du foie gras, mais de quelqu’un dont les radios-télés n’ont pas soufflé un mot alors que, de mon côté, j’avais écrit un article qui lui était consacré.
Il s’agit en effet d’Olivia de Havilland : le 1er juillet dernier, elle a eu cent ans, et pas un seul responsable des médias n’a songé à lui tendre un micro ou à l’appeler au téléphone. C’était pourtant facile, elle vit à Paris, au 3 rue de Bénouville, la rue où habite Giscard, et son numéro de téléphone est dans l’annuaire.
Mais je ne suis pas surpris : il y a quatre ans, j’avais remué ciel et terre afin de savoir si quelqu’un avait prévu quelque chose pour commémorer le centième anniversaire de la naissance de Gene Kelly, né le 23 août 1912. Mais non, rien, ni la Cinémathèque Française, ni le Forum des images, ni la moindre salle de cinéma n’avaient organisé quoi que ce soit. Tandis que cette canaille de Mitterrand a eu droit à un discours du président de la République.
Pourtant, Gene et Olivia nous ont donné du bonheur, avec leurs films, quand Mitterrand ne nous a valu que de la honte. Curieux pays...