Amma... rente
Il est probable que vous ayez entendu parler de ce personnage qui se fait appeler Mata Amritanandamayi (Mère de la Béatitude immortelle [sic]), alias Amma, et qui parcourt le monde en... embrassant tous ceux qui se présentent – ce qu’elle appelle le darshan. Elle prétend faire cela depuis 29 ans et avoir serré dans ses bras 33 millions de personnes, la plupart épatées par tant d’amour désintéressé. Car enfin, apparemment, elle n’a rien à y gagner. Chez nous, Claude Lelouch est tombé dans le panneau et l’a incluse dans un de ses films, Un plus une. Comble de bouffonnerie, ses interprètes Jean Dujardin et Elsa Zilberstein ont succombé aussi, et l’ont proclamé partout.
Il se trouve que je sais compter, et que ces données, embrasser 33 millions de personnes en 29 ans, cela me semblait un peu bizarre. Et, au lieu de croire tout ce qu’on me raconte, j’ai l’habitude (malsaine) de tout vérifier. Si bien que j’ai fait un petit calcul, duquel il ressortait que c’était un abominable mensonge et une impossibilité absolue. Lisez ICI. Mais enfin, à la date où j’ai rédigé cette critique du film de Lelouch, je ne savais pas tout, donc cela n’engageait que moi et la vraisemblance.
Il se trouve que, récemment, j’en ai appris davantage, via un site, Cortecs.org, qui détecte les escroqueries de l’irrationnel, et que Richard Monvoisin, journaliste, a étudié la question et, après avoir assisté deux fois au show de la dame, s’est fait interviewer par Daniel Mermet. Son article se trouve donc LÀ, où vous entendrez cette interview (de douze minutes et vingt secondes), et cela ne vous coûtera rien de le lire et de l’écouter plutôt que de perdre davantage votre temps à lire ma prose. En résumé, Amma s’est fait attribuer par les Nations-Unies la qualification d’ONG, et cette organisation, qui ramasse l’argent des produits dérivés, ne le destine guère aux pauvres.
Finalement, elle a beaucoup de points communs avec « mère » Teresa, et soutient comme elle les mouvements nationalistes.
Conclusion : ne croyez rien sans avoir vérifié, et méfiez-vous des idoles.