Anne Sinclair et la pseudo-presse
Comme je voulais lire l’article sur Anne Sinclair dans lequel elle « raconte tout », y compris sur le calvaire que lui a fait subir ce malade mental qu’est son ex-mari DSK, j’ai téléchargé le magazine qui publie ce texte, « Vanity Fair ». Quelle purge ! Avant de lire la moindre ligne de texte, il faut se farcir... vingt-trois pages de photos de mannequins illustrant ce qu’il y a de plus bête au monde : la mode. Sur ce point, je dois avouer que je suis bien servi, puisqu’on m’a gratuitement abonné pour deux mois à « Elle », un canard que je n’avais jamais acheté qu’une seule fois, lorsqu’il avait publié une interview de l’abbé Pierre, dans laquelle il traînait Jean-Paul II dans la boue en déclarant que « Jésus se déplaçait à dos d’âne, pas en Cadillac ». Cher abbé, même mort, on l’adore, et tant pis s’il a été un peu antijuif.
Mais je reviens à « Vanity Fair ». On n’est pas quitte de la purge susvisée, d’ailleurs, puisque, après une seule page de sommaire, cela recommence, et vous avez droit à trois autres pages de mannequins, puis une page de sommaire, et c’est reparti : encore une page de mannequin, puis une autre page de sommaire, puis des publicités pour des babioles réservées aux pauvres : montres Rolex, bijoux de chez Chaumet, encore quelques mannequins, sacs à main de chez Longchamp, puis encore deux ou trois mannequins, avant d’en arriver à l’éditorial de... Michel Denisot, pas plus gêné de vendre cette soupe indigeste que d’avoir plongé sous la table lorsque son Grand Journal sur Canal Plus avait été perturbé par un fou qui tirait en l’air des coups de feu avec un pistolet d’alarme.
Bref, l’article sur la chère Anne se fait longuement attendre, puisque suivent encore quelques dizaines de pages de mannequins (hommes et femmes), et des interviews de vedettes, dans lesquelles j’ai relevé une belle bourde, proférée par un acteur (on peut toujours compter sur cette caste), en l’occurrence Melvil Poupaud, à propos de Columbo : il affirme que Spielberg a réalisé le premier épisode de ce feuilleton. Inexact ! Spielberg, a réalisé le troisième épisode, Murder by the book (en français, Le livre témoin), et même Internet Movie Database se trompe en publiant que c’est le deuxième épisode : je le sais bien, je les ai tous ! J’ajoute que c’est Spielberg, qui n’avait que vingt-cinq ans lors de sa réalisation, qui a introduit dans le récit la fameuse Peugeot de l’inspecteur. Mais ce détail, je suis certainement le seul à l’avoir débusqué, puisque personne ne s’y est intéressé.
Mais je m’aperçois que je n’ai pas écrit un seul mot sur Anne Sinclair. Normal : feuilleter ce magazine pour prolos était si passionnant que je suis tombé dans une profonde léthargie. J’en parlerai donc un autre jour. Si un raz de marée de commentaires avides me supplie de le faire. À vos plumes !