Macron, l’homme qui parlait trop
Est-ce que parce que, il y a quelques jours, un imbécile a insinué qu’il avait peut-être un attachement homosexuel (on se demande comment ce serait possible, avec une femme légitime qui ne le quitte pas d’une semelle) que Macron a donné un coup de barre à droite et affirmé que les adversaires du mariage homosexuel avaient été « humiliés » ?
En fait d’humiliations, tout s’était réduit à quelques quolibets envoyés en direction de Christine Boutin et de son évanouissement bidon sur la voie publique, et à la garde à vue – sans aucun fondement légal – d’un père de famille, sous le prétexte qu’au cours d’une manifestation, il portait un T-shirt illustré par le symbole des partisans un peu mabouls de la famille « menacée » par les gays. Toujours est-il que j’approuve la réaction de Christiane Taubira, qu’en général je ne porte pas dans mon cœur pour avoir fait éliminer Jospin de l’élection présidentielle en 2002, et qui a réglé le compte de Macron en une tirade bien sentie, que nous nous avons entendue ce matin sur France Inter. Il n’est pas inutile de rappeler que c’est elle qui n’a cessé d’être humiliée et grossièrement insultée par la droite familialiste et catholique qui la comparait à une guenon et lui conseillait aimablement de retourner dans son arbre !
Mais Macron, qu’on croyait plus intelligent, accumule les bévues. Par exemple, en allant fustiger en Algérie la colonisation – « crime contre l’Humanité », a-t-il affirmé, histoire de caresser dans le sens du poil les Algériens qui le recevaient, alors qu’eux-mêmes ont eu le massacre facile avant et après leur indépendance. Si vous êtes sceptiques ou ignorants des faits, interrogez quelques descendants des harkis, abandonnés au couteau des égorgeurs par De Gaulle après le 19 mars 1962, via l’interdiction qui a été faite à l’armée française de les protéger, au rebours de toutes les promesses qu’on lui avait imposée de leur faire quand on avait eu besoin de ces malheureux ! Ou lisez ce récit horrifique du massacre de la famille Mello, en 1955.
Finalement, si Macron gagne l’élection, il ne le devra qu’à l’appui de François Bayrou, qui, n’ayant plus rien à perdre ou à gagner, lui a offert son alliance. Mais on aurait peut-être préféré une permutation entre les deux hommes ! Bayrou, lui, a les pieds sur terre et réfléchit avant de parler.