Calamiteux « Capitaine Marleau »

Publié le par Yves-André Samère

Peut-être, mardi soir, avez-vous regardé Capitaine Marleau sur France 3, pour un épisode intitulé Trompe-l’œil. J’ai fait de même, et, contrairement aux fois précédentes, je n’ai guère aimé. Pour plusieurs raisons.

La première est que, si j’avais bien ri aux manières légèrement hors normes de Corinne Masiero en capitaine de gendarmerie très improbable, je commence à trouver qu’elle en fait un peu trop. Des tonnes, dirais-je. Et j’imagine que, dans la gendarmerie, on doit estimer que l’image qu’elle donne de ce corps d’élite est passablement caricaturale, pour ne pas dire qu’elle est au-delà du ridicule et du malveillant. Ce n’est pas que je sois un admirateur forcené des gendarmes, qui ont tout de même, naguère, abominablement bâclé certaines enquêtes, envoyant ainsi Patrick Dills pour quinze ans derrière les barreaux alors qu’il était innocent, ou Christian Ranucci à la guillotine, avec l’aide d’un président de tribunal vexé de constater qu’un accusé ne tremblait pas devant lui. Mais passons.

Il y avait aussi cette intrigue à la noix : un écrivain célèbre avait été le père de deux garçons, dont l’un s’était noyé, et il avait élevé le survivant dans du coton, l’empêchant d’aller à l’école et le confiant à un précepteur homosexuel (joué par Cyrille Eldin, on frémit !). Or ce garçon, à huit ou neuf ans, tue accidentellement une jeune femme, comme par hasard la maîtresse de son paternel, et ledit père s’avoue comme l’auteur du meurtre et décide de se suicider pour éviter à son fils des ennuis avec la Justice et une vie gâchée par les médias. Ben voyons ! Le scénariste ne sait donc pas qu’on ne peut, en France, divulguer l’identité d’un mineur, quelle que soit sa faute ? Le garçon ne risquait donc rien, et un homme qui a pour métier d’écrire des romans policiers devrait le savoir !

À cela s’ajoute le fait que Pierre Arditi dans le rôle du père joue très mal et en rajoute des tonnes lui aussi, puis, à l’épilogue, se rend invraisemblablement aux arguments du capitaine, change du tout au tout, et décide de mettre son fils à l’école communale.

Les seuls bons interprètes de ce téléfilm mal écrit étaient donc Catherine Allégret, Kader Boukhanef en gendarme subalterne, et Félix Bossuet dans le rôle du petit garçon. Mais, l’ai-je déjà mentionné ? Arditi est le plus mauvais des grands acteurs français, car il joue, en réalité et en dépit de sa réputation, comme une savate. Finalement, son rôle le plus travaillé, c’est dans son spot publicitaire pour la MAAF qu’il le trouve !

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

D
D'accord avec vous sur tous ces points. Corinne Masiero que j'ai bien aimée, car décalée par rapport à ces actrices tellement conformes aux standards que l'on réserve généralement pour cet emploi, là, en fait trop dans le décalage. Ce n'est plus du décalage, elle est carrément dans le fossé. Par contre, j'ai beaucoup aimé Catherine Allégret, qui a enfin passé le cap de la "mauvaise cinquantaine", a dit adieu à sa jeunesse, pour donner une personne jolie, calée dans son âge, et dieu merci sans vestiges de chirurgie soi-disant esthétique. Et sa voix un peu étouffée qui rappelle sa mère. J'espère qu'elle sera plus souvent employée. Arditi ? Il roule des yeux, peu de nuances, rien de bien convaincant.<br /> Quant au scénario, que voulez-vous, on parle des acteurs parce que le scénario est, comme souvent chez Dayan, indigent.
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G
L'enquête sur le meurtre des deux enfants à Montigny-lès-Metz a été menée par l'inspecteur Varlet de la police judiciaire de Metz. C'est lui qui s'est acharné sur ce pauvre Patrick Dills, un coupable tout désigné<br /> et sans défense.
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Y
La mère Dayan avait filmé “Les Misérables”, en 2000. Et qui avait-elle choisi pour jouer le procureur ? Karl Zéro !
D
Oui, je l'ai moi aussi. C'est quelque chose que l'on peut revoir plusieurs fois sans aucune lassitude.<br /> Pour la version Dayan, j'ai lâché au bout de 20 minutes, pas envie de faire des cauchemars.
Y
Oui, et j’ai acheté en DVD l’intégrale de la série originale. C’est beaucoup plus moderne que la soupe indigeste fabriquée par ce gâte-sauce de Josée Dayan.
D
Ne me parlez pas du massacre des Rois Maudits ! En fait, elle a voulu "revisiter" cette œuvre, comme le font les metteurs en scène d'opéra ou de théâtre. Généralement, c'est pathétique<br /> J'ai revu il y a quelque temps le premier "rois maudits", quarante ou cinquante ans après sa création, c'est toujours aussi magnifique. Pour le coup, il n'y a pratiquement que les acteurs : décors minimalistes, trucages inexistants, peu d'extérieurs. Mais quels acteurs !
Y
Il est loin d’avoir été le seul. Que dire du tribunal, qui a gobé sans broncher le résultat d’une enquête bâclée, entièrement menée à charge et contre un malheureux qui ne savait pas se défendre ? Honteux.
Y
Oui, cette réalisatrice, qui avait saboté "Les rois maudits", ferait bien de prendre sa retraite.