Téléphones mobiles dans les écoles
Nous avons appris, ce matin par la radio, que Macron allait dévoiler dans la journée son programme électoral. Sans blague, il en a donc un ? Nous avons failli attendre, et nous étions sur des charbons ardents. Quelques détails ont suivi, et l’un d’eux m’a intéressé : le projet d’interdire les téléphones mobiles dans les établissements d’enseignement.
Naturellement, je ne crois pas que, serait-il élu, l’ex-employé de la banque Rothschild appliquerait cette mesure. Je vois d’ici les rues envahies par des millions de protestataires juvéniles (en général, les journalistes disent « impubères », car ils n’ont jamais compris le sens de ce mot), et ce serait plus impressionnant que celles où l’on braille « Un papa, une maman ». Mais peu importe. En tout cas, empêcher l’intrusion des téléphones mobiles dans les écoles, collèges et lycées serait une mesure d’utilité publique, car ces gadgets sont plus nuisibles qu’utiles dans ce milieu. On n’a en effet rien trouvé de mieux pour perturber les cours des malheureux instituteurs et professeurs – qui, eux-mêmes, poussent à la roue, car tous en ont un et s’en servent à outrance.
J’irai encore plus loin : il ne serait pas mauvais, si les finances suivaient, d’installer partout des brouilleurs pour empêcher le fonctionnement de ces nuisances dans les lieux publics, au nombre desquels on devrait ajouter les salles de spectacle, et jusqu’aux églises (qui sont aussi des salles de spectacle). Je suis souvent invité à des avant-premières de films, et, depuis des mois, les projections sont perturbées par des spectateurs imbéciles et probablement drogués, qui allument leurs téléphones pendant la projection du film. Imaginez ceci : vous êtes dans une salle de cinq cents places, et, à tout moment, il y a au moins une demi-douzaines de crétins qui ne peuvent attendre avant de vérifier s’ils ont reçu un message ou un SMS. Évidemment, faut comprendre ces malheureux, il s’agit d’une urgence, on ne peut patienter jusqu’à la fin du film, c’est inhumain. Mais alors, pourquoi ne pas aller plutôt au bistrot, plutôt que de casser les pieds de ceux qui ont payé pour voir UN écran, et pas une demi-douzaine ?
Je songe à ne plus me rendre à ces invitations, car ces faits sont l’argument le plus convaincant en faveur du téléchargement illégal des films. Il m’arrive souvent de télécharger un film avant sa sortie et de le visionner chez moi. La La land, par exemple, je l’ai vu sur mon téléviseur le 19 janvier, alors qu’il n’est sorti en salles que le 25. Je crois même que je vais encore faire ça aujourd’hui ! Et sans attendre que Macron soit élu.