Enjoliveurs-32 : « en capacité »
J’ai souvent critiqué cette manie très contemporaine d’enjoliver le vocabulaire usuel. Et cette tendance, non seulement persiste, mais s’aggrave chaque jour. On pourrait croire, et même espérer, que le désir d’économiser le nombre de syllabes inciterait plutôt, entre deux vocables, à choisir le plus court et le plus simple. Ben non.
Ce matin, sur France Inter, on avait invité Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (ouf !). Or cette dame, par quatre fois au moins – je n’ai pas vraiment compté –, a employé l’expression « être en capacité de ». Ahurissant ! A-t-elle songé que cet en capacité a exactement le même sens que l’adjectif capable, mais avec beaucoup moins de syllabes ?
On peut donc être ministre de l’enseignement SUPÉRIEUR et avoir la sottise chevillée au corps. Mais ce doit être une condition pour être recruté. Connaître le français n’est pas indispensable.