Plagiat au « Canard enchaîné » ?

Publié le par Yves-André Samère

Au « Canard enchaîné », quand un auteur se rend coupable de plagiat, on l’épingle sans prendre de gants : Joseph Macé-Scarron, Calixthe Beyala, Alain Minc, Jacques Attali, Thierry Ardisson, Jacques Gaillot, Patrick Poivre d’Arvor ont été pris la main dans le sac, sans oublier les anciens, quand le droit d’auteur n’existait pas (il a été inventé par Beaumarchais), et que Molière ou La Fontaine puisaient sans scrupules dans les œuvres des autres.

Oui, mais tel est pris qui croyait prendre, et vous pouvez voir un beau plagiat en page 7 du « Canard » paru aujourd’hui. Il est dû, si je puis dire, à un dessinateur qui signe Urbs (il se prénomme Rodolphe, ce qui n’apparaît pas sur ses dessins), et qui caricature le président actuel des États-Unis dictant un tweet à une secrétaire : « Ajoutez : pouffiasse, ordure, saligaud, crétin, nègre, bouffon, traînée, cloporte » – ce qui laisse perplexe sur le sexe du destinataire. À quoi la secrétaire répond : « Je termine par bisous ? ».

Eh bien, mille regrets, mais si le rédacteur en chef du « Canard » possédait un soupçon de culture humoristique, il aurait refusé ce dessin, car l’idée de cette plaisanterie est due à un chansonnier, Jacques Grello (1915-1978), qui était aussi acteur, car il a joué dans neuf films et huit pièces de théâtre, et qui a contribué à révéler Brassens au public. Or Grello avait composé ce petit poème sur un automobiliste irascible, que je vous laisse savourer :

 

Monsieur, de votre automobile,

Vous m’avez traité de “croquant”,

Pressé par une course en ville,

J’n’ai pu répliquer sur le champ.

Voici : crétin, idiot, niqu’douille,

Fesse de rat, dégénéré,

Mufle, abruti, salaud, andouille.

Salutations distinguées.

 

Avouez que c’était un peu plus spirituel !

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