Ar-ti-cu-lez !
Quand bien même certaines séries et feuilletons français seraient de qualité, comme Engrenages ou Le bureau des légendes, ils souffrent tous de la même tare : les acteurs français mangent les mots, au lieu d’articuler. Un peu comme Giscard aujourd’hui. Résultat : on perd la moitié des dialogues. Et si on regarde leur travail en différé, on se trouve obligé, pour comprendre ce qu’ils disent, de martyriser la télécommande de son lecteur de vidéos, afin de revenir en arrière, si bien qu’un épisode d’une heure finit par en durer deux !
Tout cela, c’est évidemment la faute de l’ingénieur du son et du réalisateur, qui n’exigent pas que leurs acteurs disent leur texte en restant intelligibles. On a envie d’envoyer ces mauvais amateurs (je parle ici des acteurs) en stage à l’université de Saint-Denis, qui organise chaque année un concours baptisé Eloquentia, où des jeunes apprennent à s’exprimer en prononçant distinctement toutes les syllabes, sans que cela semble artificiel. Ils y rencontreraient par exemple l’avocat Bertrand Périer, l’un des moniteurs d’éloquence, qu’on a beaucoup vu à la télévision à partir de décembre 2016, et tâcheraient peut-être de faire ce que fait magnifiquement le jeune Eddy Moniot, que j’ai vu successivement au cinéma, puis à la télévision, puis sur scène, et qui est bien parti, à vingt-trois ans, pour devenir un grand du théâtre.