Delon et moi
Alain Delon aurait pu se contenter d’être l’acteur le plus beau que le cinéma ait jamais connu. Hélas, il en est arrivé à broyer du noir, et à se dire dégoûté par notre époque. On voit pointer chez lui la tentation du suicide, et je ne serais pas étonné si, dans un jour proche, on annonçait qu’il s’est tiré une balle dans la tête, comme Romain Gary ou Ernest Hemingway.
Or j’ai à peu de choses près la même vision de notre civilisation, que je considère, elle aussi, comme suicidaire, et par bien des aspects. Mais rassurez-vous, je n’ai aucune envie de prendre le même chemin, car je possède une faculté précieuse : je ne prends presque rien au sérieux. Si bien que les pires turpitudes de mes contemporains m’inciteraient plutôt à me payer leur tête, sachant que : 1. ils sont incorrigibles, et que : 2. je n’y peux rien et ne possède aucun remède à leur bêtise crasse.
Et donc, Alain, fais comme moi, et apprends à rigoler de tout. Tu verras, ça ira mieux pour toi.