« La bataille d’Alger », un navet
Depuis quelques jours, la radio nous bassine impudemment avec une publicité très insistante sur la réédition des journaux datant de la guerre d’Algérie. Or cette pub nous fait miroiter une offre vachement alléchante : un film en DVD nous est offert si nous achetons.
Première objection : vu le coût de fabrication d’un DVD (j’en ai gravé des centaines), le cadeau est loin d’être somptueux. Seconde objection, le film « offert » est La bataille d’Alger, que cette publicité nous présente comme un « film-culte ».
Je ris.
Si vous tenez absolument à vous accrocher à un culte, tâchez de trouver autre chose qu’un film, et surtout, que CE film-là ! La bataille d’Alger est un film de commande, réalisé en 1966 par Gillo Pontecorvo, cinéaste italien très peu connu, mort en 2006, ancien joueur de tennis reconverti dans le cinéma, et qui a fait peu de films, surtout des documentaires et des courts-métrages, et seulement cinq longs métrages à partir de 1957, dont le seul passable est Queimada, en 1969, avec Marlon Brando, qui jouait un agent secret anglais venu semer la pagaille dans une île (fictive) des Antilles possédée alors par le Portugal, en vue évidemment de la faire passer sous la domination de l’Angleterre. Comme d’habitude, Brandon avait un jeu très maniéré, vêtu de couleurs pastel et à la limite de l’effémination.
La bataille d’Alger relevait du style de reportage, et faisait l’éloge d’Ali Ammar, dit Ali La Pointe, un voyou de la Casbah d’Alger, ancien proxénète, reconverti dans la lutte armée contre les Français, et qui est mort quand ses poursuivants ont dynamité sa cache. Bien sûr, il a été glorifié par ses anciens partisans, et c’est un peu l’équivalent, pour l’Algérie, de Horst Vessel pour les nazis.
Il faut préciser que ce film avait été commandé à Pontecorvo par Yacef Saadi, ancien chef des égorgeurs de la Casbah, devenu ensuite le producteur du film, dans lequel il joue son propre personnage. Or il a été révélé plus tard que c’est Saadi qui a livré aux militaires français l’endroit où se cachait Ali la Pointe, au 5 de la rue des Abdérames, au premier étage d’une maison vidée de ses habitants ! Charmant personnage...
Le film, très partisan, très propagandiste, ne vaut pas un clou.