Langue de bois : 7. Nouveaux concepts

Publié le par Yves-André Samère

Chacun en convient, parler simplement, employer les mots que tout le monde comprend, c’est simpliste, plouc, voire vulgaire. Il est donc important de masquer cette triste réalité derrière un épais rempart sémantique, afin de n’être compris que par ceux qui appartiennent à notre monde !

De ce point de vue, il n’est pas négligeable de créer de nouveaux concepts. Et c’est ainsi qu’aujourd’hui, on parle de projet, management, croissance, développement, territoire, démarche-qualité, et on revalorise les notions jadis comprises de tous, par exemple en proscrivant des notions périmées comme balayeur (technicien de surface), pays sous-développés (pays émergents), clandestin (sans papiers), caissière (hôtesse de caisse), ouvrier (opérateur), et même... ballon (référentiel bondissant, si-si !).

Qui ne voit le progrès ? À l’abri derrière ce vocabulaire, on est désormais tranquille, on ne risque pas de voir les pauvres (pardon : les économiquement défavorisés) mettre leur nez dans nos affaires.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

A
Avec des vrais morceaux de Franck Lepage dedans.<br /> <br /> Avant quand on parlait des pauvres, on disait "les exploités", et instinctivenement on cherchait le nom de l'exploiteur pour aller lui expliquer notre façon de penser.<br /> <br /> Maintenant on dit "défavorisés", ça empêche de penser le conflit. Allez donc chercher un défavoriseur !<br /> <br /> On ne va quand même pas enquiquiner le MEDEF à cause de couillons qui n'ont pas de pot !
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Y
Prions pour que le MEDEF se convertisse à l'Humanité (là, je ne parle pas du journal).