Mourir, oui, mais quand ?

Publié le par Yves-André Samère

La langue française a la réputation d’être belle, ce qui se comprend, et claire, ce qui est un peu discutable. À vrai dire, l’espagnol est plus riche par la précision de son vocabulaire, et je crois avoir parlé quelque part du fait que, par exemple, il y existe deux termes pour traduire le mot coin, quand l’espagnol en a deux : rincón pour désigner un coin concave (le coin d’une pièce) et esquina pour désigner un coin convexe (le coin de la rue).

Mais voici un exemple frappant : si je dis « Il est mort », l’impossibilité de comprendre ce que signifie cette phrase saute aux yeux. En effet, faute d’être précisée par un complément circonstanciel de temps, on peut se demander si le verbe être est ici un verbe d’état qui traduit une situation actuelle, avec mort pris comme adjectif, ou si la phrase est au passé composé, mort étant cette fois le participe passé du verbe mourir. Plus clairement, on dissiperait le doute en précisant, soit « À présent, il est mort » (adjectif), soit « Hier, il est mort » (participe passé).

Au fond, on simplifierait la question et on lèverait tous les doutes si, au passé composé, on pouvait dire « Il a mouru ».

Je suis sûr que l’Académie française va approuver cette suggestion.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :