Plagié en différé sur Europe 1
Il n’arrive pas souvent qu’une vedette de la chanson, interviewée dans un magazine de télé, confirme un fait peu connu mais que je connaissais depuis des années. En l’occurrence, le magazine, c’est « Télé Câble Sat », et la vedette est Dave, le chanteur néerlandais qui a fait toute sa carrière en France et passe très souvent à la télévision.
Dans cet article, en pages 18 et 19, Dave rappelle quelques souvenirs de la télévision de naguère, et commence par flinguer Guy Lux : « C’était un immense professionnel mais il avait peu de respect pour les artistes. Il ne se gênait pas pour couper nos chansons ». En effet, Guy Lux était non seulement malhonnête (il avait eu de menus ennuis avec la Justice pour quelques histoires d’escroquerie : en 1993, il a été condamné pour publicité mensongère et escroquerie, après avoir vanté les mérites prétendus des « chiffres millionnaires » qui devaient permettre de « gagner des sommes importantes au Loto et aux courses selon des critères personnalisés basés sur la numérologie » ; en 1996, il a écopé de dix mois de prison avec sursis et de 100 000 francs d’amende, pour avoir parié aux courses avec l’argent qu’un de ses amis aurait détourné lors de la banqueroute de sa société, le restaurant parisien La Belle Entrecôte ; la même année, il a pris quinze mois de prison avec sursis et 100 000 francs d’amende), mais c’était aussi un salopard : il avait invité Dalida, juste après son premier suicide manqué, avait tourné ses questions de manière à la faire pleurer, et ordonné à un caméraman de filmer au téléobjectif les larmes qui coulaient sur le visage de la pauvre femme.
Mais Guy Lux n’a pas été sa seule cible, Dave a aussi rappelé que Jacques Martin n’était pas seulement « un érudit et un artiste », mais que, « quand on lui soufflait une blague en coulisses, il la reprenait à son compte ». Or, un jour de 2001, je me suis trouvé dans un studio d’Europe 1 pour assister à l’enregistrement d’une émission comique de Laurent Ruquier, On va s’gêner. Le studio était minuscule, les spectateurs invités, très peu nombreux, et j’étais assis juste derrière Jacques Martin, à moins d’un mètre de lui. À côté de moi, un copain qui m’avait accompagné. Et, durant l’émission, je souffle à ce copain une blague qui venait de me passer par la tête, et qui avait un rapport avec ce que disaient les rigolos au micro. Quelques secondes plus tard, Jacques Martin, qui m’avait entendu, a repris au micro la blague que je venais de souffler, sans préciser d’où il la tenait !
Eh oui, du plagiat de vrai professionnel. Je me suis senti honoré, bien entendu...