Préférer les livres, ou les films ?
J’avais d’abord vu au cinéma Au revoir là-haut, film d’Albert Dupontel. Et j’ai ensuite lu le livre d’où le film a été tiré, roman qui est de Pierre Lemaître. Habituellement, je trouve que les livres sont supérieurs aux films, car il leur manque toujours quelque chose. Normal : pour tout dire en deux heures, il faut beaucoup tailler dans le texte. Et j’avais jugé ridicule cete opinion de Roger Peyrefitte, affirmant qu’en adaptant Le guépard de Lampedusa, Visconti avait fait un mauvais film. Mais enfin, actuellement, les scénaristes ont plutôt tendance à en rajouter. À délayer, si vous voulez.
Néanmoins, cette fois, et bien que n’appréciant guère Dupontel cinéaste, qui fait souvent les pieds au mur (« Admirez ce que je sais faire avec ma caméra »), j’ai trouvé le film meilleur que le livre. Non pas que le film soit sobre, mais il est plus abouti. Dupontel a même infligé à l’ignoble capitaine Aulnay-Pradelle un châtiment en rapport avec son crime commis pendant la guerre, et modifié le suicide d’Édouard pour le rendre plus crédible et plus émouvant. Il est vrai que c’est l’auteur du livre qui a collaboré au scénario du film, or Lemaître est intelligent et imaginatif.
Le roman de Lemaître a reçu une suite, qui vient de paraître sous le titre Couleurs de l’incendie, où la plupart des personnages du premier roman sont morts, et le personnage principal est maintenant Madeleine, la sœur d’Édouard, si bien que le livre a un côté féministe, complètement absent du premier livre.
Ce livre vient d’atterrir, par le plus grand des hasards, sur mon disque dur. Je vais donc m’y atteler. On verra bien... Après tout, je lis toujours une demi-douzaine de livres en même temps.