Clémentine Célarié, sotte, vaniteuse, inconsciente
Clémentine Célarié est une petite actrice qui n’a jamais frôlé les sommets de sa profession, mais comme elle joue dans un feuilleton télévisé qui va sortir prochainement, elle fait en ce moment la tournée des émissions de radio-télé qui font, de la promotion, leur pain quotidien. Justement, aujourd’hui, elle était sur RTL chez Stéphane Bern, où on lui a passé copieusement la brosse à reluire, et j’imagine bien qu’elle ne tardera pas à faire une apparition chez Nagui, le pharaon de France Inter.
En réalité, l’essentiel de sa notoriété est né en 1994, au cours d’une émission sur le sida, où elle était invitée, mais à laquelle assistait un séropositif. Et, ivre de se donner en spectacle, la divine sotte eut cette idée de se jeter sur lui et de l’embrasser longuement sur la bouche, sous les applaudissements d’un public anesthésié par le chauffeur de salle et par ses propres acclamations. La séquence est passée ce soir dans « Quotidien », et tout le monde a estimé que c’était une manifestation sublime de dévouement et d’oubli de soi.
Tout le monde ? Pas tout à fait, car j’avais estimé que ce geste était une sottise, inspirée par la vanité et la rage d’apparaître sous un jour favorable, comme le feraient ces gens qui font la charité de manière ostensible, en regardant bien s’ils sont vus – et l’espèce n’est pas en voie d’extinction. J’en avais parlé à Didier Porte, qui avait raconté la chose dans une de ses chroniques à la radio, en reprenant mon appréciation, qui tenait en ceci : cet acte ridicule, en vérité, avait fait courir un danger à cet homme, pour la raison que la mère Célarié était peut-être porteuse d’un germe quelconque, rhume ou autre, et que son baiser ridicule avait pu transmettre ledit germe à un homme dont les défenses immunitaires étaient affaiblis.
Mais, bien entendu, personne, absolument personne, n’a vu les choses de la même façon, et Clémentine Célarié passe toujours pour une héroïne qui aurait mis sa santé (sa vie ?) en danger, par pur esprit de sacrifice, ou je ne sais quoi. Bref, un comportement de dame patronesse, qui est sans doute ce que je méprise le plus.
(Rassurez-vous, l’homme a survécu, on l’a ramené devant les caméras, et la gourde l’a de nouveau embrassé)