« The crown », saison 2

Publié le par Yves-André Samère

Il y a quelques jours, j’ai terminé le visionnage des dix épisodes du feuilleton produit par Netflix et diffusé à partir du 8 décembre, The crown, saison 2. Cette saison vaut bien la première, elle est peut-être même supérieure en qualité, et elle donne envie de voir la suite, ce qui ne saurait tarder.

Cette fois, le personnage du prince Philip, fait duc de Windsor par son épouse de reine, est placé au premier plan, il est de tous les épisodes, et provoque pas mal de problèmes qu’Elisabeth a bien du mal à résoudre. Pour commencer, parce qu’il a été envoyé faire une tournée de cinq mois dans le Commonwealth et qu’il a pris quelques libertés avec la fidélité conjugale, Elisabeth, à son retour, met en avant le conflit privé que cela entraîne, ce dont il convient volontiers, et se plaint de n’être que la cinquième roue du carrosse, voire le jouet de l’administration de Buckingham. Si bien que, pour l’apaiser, la reine lui accorde quelques privilèges, dont le titre d’Altesse royale, qu’il n’avait pas, étant jusque là prince de Grèce et du Danemark et d’origine allemande. Plus tard, dans un retour en arrière, on assiste à la catastrophe qu’a été sa jeunesse, dans une famille truffée de nazis, qui mourront en masse dans un accident d’avion en Belgique, et à son éducation plus que stricte dans un collège en Écosse, qui, paradoxalement, fera de lui un type assez rude pour vouloir imposer le même système éducatif à son malheureux fils, Charles – lequel passera par là lui aussi, et sans jamais acquérir les mêmes qualités considérées comme viriles.

Philip revient au premier plan dans l’épisode de fin, quand les journaux à scandale ont cru le reconnaître sur une photographie peu concluante qui montrait une soirée assez spéciale chez son ostéopathe, très compromis dans le scandale Profumo.

Et puis, autre épine dans le pied d’Elisabeth : son oncle, l’ex-roi qui avait abdiqué, et qui, s’ennuyant à Paris, veut revenir en Angleterre et y jouer un rôle majeur. Mais les collaborateurs de la reine n’ont aucune peine à prouver que le duc de Windsor avait des liens très étroits avec Hitler, ce pour quoi Churchill avait exigé qu’il parte en exil, et la reine convient qu’accueillir dans le royaume cette brebis galeuse et lui donner des responsabilités, ne lui vaudrait que des ennuis, et elle lui ôte son appui.

Enfin, il y a toujours sa sœur Margaret, qui n’a pas pu épouser l’homme qu’elle aimait, le colonel divorcé Peter Townsend, qui vient de se marier, or elle-même est tombée sous le charme d’un voyou beaucoup moins reluisant, Antony Armstrong-Jones, un photographe passablement décavé, et dont elle refuse, cette fois, de se séparer. Margaret défie la reine et se marie donc avec son photographe, bisexuel, ayant trois maîtresses dont une enceinte de ses œuvres – mariage qui plus tard va tourner mal et se conclure par un divorce. Margaret se retrouve dans la situation qui a mis obstacle au premier mariage qu’elle désirait, et son mari est fait Lord Snowdon par la couronne afin de pouvoir épouser sa princesse !

On peut supposer que la suite traitera du sort de Diana, qui ne valait pas mieux, a failli saper la popularité d’Elisabeth, et lui a valu de devoir s’humilier face à son peuple.

Il est permis de regretter que jamais, en France, nous n’avons traité aussi complètement la vie scandaleuse de certains de nos chefs d’État, à partir de Giscard – les deux premiers, sous la Cinquième République, s’étant conduits convenablement. Est-ce que, par hasard, nous vivrions dans une dictature ?

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