Laïcité bafouée
C’est tout à fait évident : en prononçant son discours face à la conférence des évêques de France, Macron s’est assis sur la loi de 1905, qui proclamait la séparation de l’Église et de l’État. Vous n’en êtes pas persuadés ? Réfléchissez : on ne peut pas s’adresser publiquement au patron des évêques de France en lui donnant du « Monseigneur », comme il l’a fait plusieurs fois. Ce mot traduit une soumission qui ne peut être manifestée que par un catholique fervent, reconnaissant l’autorité du monseigneur en question. Or le président de la République française ne peut pas se permettre cet écart, qui nie l’autorité de la Constitution. D’où les multiples réactions hostiles venues d’un peu partout.
Ce matin, sur France Inter, quelqu’un a fait exactement le contraire, et c’était sans doute volontaire : Léa Salamé recevait le même président des évêques, et, à aucun moment, elle ne l’a appelé « Monseigneur » ; elle a fait ce qu’on attendait de quelqu’un respectant la loi, et l’a appelé par son nom, sans lui donner aucune marque de soumission. Lorsqu’il officiait sur la même radio, Claude Villers avait fait de même avec l’évêque Gaillot. Comme quoi, il n’y a pas que la déférence obligatoire, lorsqu’on s’exprime en public. Et, au temps de Mitterrand, nous avons eu un ministre qui, même pour les obsèques d’un personnage officiel, refusait d’entrer dans les églises : il restait sur le parvis !