Les oranges ne sont pas si pressées !
Dans les publicités que la télé propose à notre admiration quotidienne, nous voyons souvent une de ces sacro-saintes familles en train de prendre un petit déjeuner (ne comptez pas sur moi pour écrire « p’tit déj’ », j’ai horreur de cette niaiserie). Or, presque toujours, la mère s’est pliée à la corvée (pas le père, vous ne voudriez tout de même pas qu’il ait mis la main à la pâte, ce gros veau, il a mieux à faire : lire « L’Équipe » ou « Auto Hebdo »), la corvée, disais-je, de fabriquer un jus d’orange en pressant six ou sept de ces fruits par ailleurs destinés à un meilleur sort par notre divin Créateur.
C’est idiot. Suprêmement idiot. Un gaspillage ahurissant. Les oranges sont des fruits délicieux, qui méritent un autre traitement que celui qu’elles subissent ainsi, et consistant à ne garder de leur contenu qu’un quart ou un cinquième de leur pulpe pour en extraire le jus, en jetant tout le reste. À part ça, nous avons une nourriture « saine et variée », comme le prêchent les nutritionistes.
C’est aussi rationnel que d’arroser un terrain de golf, ou un champ de maïs pour nourrir le bétail. Ou d’allumer la climatisation de la voiture (pardon : du « S.U.V. », comme on dit chez Peugeot, puisque les voitures ont aussi subi cette transformation que nous attendions tous, pour notre bonheur).