Louanger un ministre

Publié le par Yves-André Samère

Je vais peut-être vous surprendre, mais je m’apprête à dire du bien d’un ministre. Je dis bien « d’un ministre », pas du président de la République, que je tiens pour un imposteur.

Ce ministre, c’est Jean-Michel Blanquer, ministre de l’éducation nationale. En effet, c’est sans doute le premier titulaire de ce poste qui entend bien s’asseoir sur l’opposition des syndicats de son ministère – lesquels, en dépit de ce qu’ils prétendent pieusement, se fichent bien du sort de leurs élèves –, et de prendre une décision raisonnable, même si elle déplaît à tous les personnels qu’il a sous ses ordres. En ce sens, il est bien au dessus de cette pauvre Najat Vallaud-Belkacem, qui dissimulait son incompétence derrière un perpétuel sourire carnassier.

Blanquer a donc décidé que, pour l’apprentissage de la lecture, on abandonnerait la méthode globale, et qu’on reviendrait à la méthode syllabique. En effet, la méthode globale, consistant à laisser nos yeux « photographier » les mots entiers au lieu de les décomposer pour les analyser, est un véritable désastre, qui a freiné des milliers de d’élèves, lesquels n’ont appris à lire qu’avec un retard phénoménal. En effet, savoir décomposer les mots en syllabes est le seul moyen qui incite à la réflexion, suivie de la synthèse nécessaire.

Pardon si je parle de moi, mais, pour ma part, j’ai appris à lire à l’âge de cinq ans et deux mois, où j’ignorais totalement l’existence de la méthode globale, puisque je n’avais jamais mis les pieds dans une salle de classe. En fait, je ne connaissais pas non plus la méthode syllabique, mais je me suis débrouillé dès que j’ai eu compris qu’il suffisait d’ajouter une voyelle à une consonne pour obtenir une syllabe, et que cette syllabe, avec d’autres en renfort, constituait des mots. Si bien que, trois mois plus tard, le jour de la rentrée au cours préparatoire, alors que je franchissais pour la première fois la porte d’une école, ayant appris seul, je savais déjà lire.

Par conséquent, et en dépit du tollé que la décision de Blanquer a soulevé dans le milieu enseignant, on va revenir à une bonne vieille méthode qui fonctionne, et les élèves ne s’en trouveront que mieux.

(Et non, je n’ai pas écrit que « c’était mieux avant » !)

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

P
" Bird " l'excellent film de Clint Eastwood , est le deuxième et dernier indice , quand même !
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P
" l'oiseau " sera donc le premier indice !
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Y
Il faut me ménager, je ne suis pas très intelligent.
P
Åu neveu de Dominique qui demande " c'est quoi , par cœur ?" il faut répondre " Charlie "
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Y
Je ne suis pas certain d’avoir bien compris !
B
Parle-t-on de la même personne ? Il y avait au ministère de l'éducation nationale de 2006 à 2007 un directeur adjoint et de 2009 à 2012 un directeur de l'enseignement scolaire qui se nommaient tous les deux Jean-Michel Blanquer ; ceux-ci, sans affichage politique ne devaient pas flatter l'électeur dans le sens du poil en condamnant des pratiques abandonnées de longue date. Il est vrai que les trentenaires (âge des parents d'enfants dans le primaire) prétendent tous avoir vécu la même expérience que Marcel Pagnol...
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Y
J’ignoraient qu’ils étaient deux. Pourquoi n’avoir pas pris un pseudonyme ?
D
Pour ma part, j'ai eu droit à la méthode dite "semi-globale", un gloubi-boulga des deux, syllabique et globale. Heureusement j'ai toujours beaucoup lu, dès le départ, donc je m'en suis toujours sortie. Sauf. Sauf quand j'ai été nommée documentaliste dans une bibliothèque juridique. Faire des recherches dans des textes dont je ne connaissais pas les termes (je n'avais pas fait d'études de Droit) techniques m'a obligée à réapprendre à lire. En syllabique. Je l'ai fait spontanément, cela m'a pris quelques mois, et tout s'est très bien passé.<br /> Blanquer a raison, bien sûr.
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Y
Il fallait peut-être lui dire « par chœur », c’était plus accessible.
D
Oublié de parler de mon neveu...<br /> Il devait être en cinquième, quand, m'occupant de ses devoirs, je lui dis "mais ça, tu devrais le savoir par cœur". Réponse "c'est quoi, par cœur ?".
Y
Merci. Je suppose que le bon sens n’a pas beaucoup inspiré nos chers gouvernants, jusqu’ici.